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Sacrifices
Noirhomme



Fiche descriptive

Fantastique

Noirhomme

Tome 2

Antoine Maurel

Hamo

Casterman

Ligne d'Horizon

11 mars 2008

Chroniques

Ancien magistrat, Eugène Monceaux est un politicien ambitieux. Il ambitionne d’être nommé au poste de Ministre de la police générale.

Pour ce faire, il n’a de cesse d’attiser la crainte des bonnes gens, scandalisé par l’activité grouillante des bas-fonds parisiens, et escompte une pression populaire qui servirait ses desseins.

Or, justement, voici que surviennent les crimes sanglants commis par le Noir Homme, personnage effrayant tout droit sorti d’un feuilleton populaire. Ces exactions servent à merveille les objectifs de Monceaux, qui d’ailleurs n’y est peut-être pas totalement étranger…
un chef d'oeuvre!


gambit romantique
Sacrifices confirme tout le bien qu’on pensait d’Ouverture, premier opus de la série Noirhomme, série étrangement méconnue.

Pourtant, elle ne manque pas de qualité, à commencer par un scénario solidement bâti, ancré dans son époque, hommage aux romantiques que furent Balzac, Alfred de Musset et Maupassant, au mythe de Faust, mais aussi aux romans feuilletons et leurs Génie du Mal qui œuvrent en coulisse, manipulant leur contemporains pour poursuivre leurs noirs dessins.

On ignore toujours quelles sont les sombres visées de Noirhomme, que chacun semble abriter en son sein, lové dans la déprime, la solitude et la mélancolie. Qui donc est le roi qu’il cherche à abattre? De même qu’on ignore tout de l’homme qui se cache derrière le masque qui tombe à la fin de ce second tome mais gageons que nous connaissons ce personnage, que nous l’avons déjà croisé, caché derrière un autre masque, dans les pages de ce récit.

La série est solidement charpentée par une partie d’échec qui sert non seulement de fil rouge aux multiples histoires qui constitue le récit, mais qui donne à l’intrigue un relief savoureux, évoquant le superbe maître d’escrime d’Arturo Pérez-Reverte. Là où le maître du roman historique filait une passe d’arme au fil de ses chapitres, Antoine Maurel a bâti son intrigue comme une partie d’échec, comme le souligne le titre de chaque opus, de l’ouverture en passant par le sacrifice et s’achevant l’échec et la mise à mort.

Côté dessin, le trait clair de Pierre-Yves Berhin alias Hamo colle parfaitement à ce récit ancré dans le romantisme et subtilement teinté de fantastique. Ajoutons à cela une mise en couleur très réussie de Benoit Bekaert et vous obtenez un album fort élégant et pour le moins incontournable…

Après leur coup d’essai très réussi, les auteurs confirment leur talent à travers ce superbe gambit… Plus qu’une réussite, c’est un coup de maître… Evidemment, nous attendons avec impatience la conclusion de cette passionnante et ô combien disputée partie d’échecs…
Le Korrigan




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