The Walking Dead est un cycle de comics US crée par Robert Kirkman, dont treize tomes sont déjà parus.

Les premiers tomes démarrent comme une histoire assez classique de zombies: Rick, un flic sympa et intègre est blessé lors d'une fusillade dans une paisible bourgade du sud des Etats-Unis. Plongé dans le coma, il se réveille quelques semaines après pour découvrir que le monde qu'il connaissait a dramatiquement changé. Et pour cause... les morts ont décidé de revenir sur terre, et il semblerait qu'ils soient dotés d'un appétit vorace et d'un goût tout particulier pour la chair humaine.

S'ensuit de multiples aventures dans un univers horrifique où le moindre mur, le plus petit buisson, recèlent potentiellement un danger mortel. Rien de très nouveau donc... sauf que le genie de Robert Kirkman est de focaliser son propos sur les vrais protagonistes de l'affaire: les survivants. Là où des films comme 28 jours plus tard font des zombies le centre de l'histoire, l'auteur se concentre sur le héros bien vivants, et la façon dont leur comportement, leur esprit évolue lorsqu'ils sont confrontés à l'horreur et à la perte de leurs proches.

Et bien vite, on comprend que le vrai danger n'est pas réellement parmi les morts, mais plutôt parmi ceux qui sont prêts à tout pour ne pas le devenir. Ce traitement de la question fait donc plus penser à une oeuvre comme La Route, de Cormac Mc CArthy, qu'à bon nombre de films de genre et ,dans l'absolu, les zombies pourraient être remplacés par n'importe quelle catastrophe ou situation moins "horrifique" sans que les livres soient moins flippants.

C'est ce qui fait la puissance de cette oeuvre, et ce qui explique qu'elle ne soit pas à mettre entre des mains trop influençables : certaines "scènes" montrent les cotés les plus sombres de l'âme humaine, et ce n'est pas franchement toujours très agréable à voir...

Walking dead marque sans doute l’entrée des Zombis dans le neuvième art. Loin du vodou, c’est bel et bien l’adaptation des films de genre que se proposait de faire Robert Kirkman et Tony Moore, relayé dès le second tome par Charlie Adlard.

Les connaisseurs apprécieront sans nul doute car si la thématique peut prêter à sourire, ils savent bien que l’idée n’est pas de mettre en scène une intrigue gore destinée à faire peur, mais bel et bien une histoire poussant dans leurs derniers retranchements une poignée d’hommes et de femmes luttant pour leur survie. Les passions sont exacerbées, la peur de l’autre se distille pernicieusement. Derrière le verni gore se cache une critique acerbe de la société et un décorticage quasi médical des relations humaines alors que la frontière ténue entre bien et mal s’estompe peu à peu, le barrage érigé par la morale social cédant de toute part dans cette lutte à mort pour la survie…

Allant au-delà du film de genre qui propose souvent de suivre un à un le décès d’un groupe tentant désespérément de survivre, Walking Dead se centre sur un personnage et le développe au fil des tomes, au fil des événements tragiques qu’il est emmené à affronter.

Le style graphique et l’usage du noir et blanc sert plutôt bien le récit, l’imagination du lecteur étant sollicitée pour faire émerger l’horreur de certaines scènes.

Walking dead est un récit fort bien mené, une série qui ravira les amateurs de ce genre si particulier mais qui possède les atouts pour séduire les amateurs de récit psychologiques car il ne faut pas s’y tromper, les Zombis ne sont qu’un prétexte pour parler des zones sombres et de l’inquiétante nature humaine.