Le doulos s’inscrit dans la lignée des polars noirs, bien noirs, qui fleurirent après guerre. Pierre Lesou signe avec ce titre l’un de ses meilleurs romans, bourré de qualité et truffé de dialogues savoureux et de vocabulaire fleuri.
Dans le jargon des truands, « porter le doul »signifiait alors porter le chapeau, i.e. être soupçonné d’être d’accointance avec la police, d’être un indic ou pire ! une balance. Le titre pose dès lors le décor : Maur Faugel, un truand récemment sorti de taule, va avoir maille à partir avec un doulos ce qui risque fort de compromettre un cou juteux et de le réexpédier fissa à la Santaga (petit nom de la prison de la santé).
La galerie de personnage est savoureuse et chacun des personnages possède des traits forts qui le rende unique. On retrouve le milieu du banditisme décrit dans les films noirs d’apèrs guerre, ceux ou les truands et flics semblaient s’estimer et posséder un certain sens de l’honneur . Ce n’est pas un hasard si le bouquin a été vite adapté par Jean-Pierre Melville avec Jean Paul Belmondo, alors jeune premier, et Serge Reggiani en tête d’affiche.
Mais le point fort du roman, outre son ambiance délicieusement bien rendue, réside dans le vocabulaire, le jargon de la truanderie, ce parler savoureux qui fit les grandes heures de dialoguistes de génie tel qu’Audiard.
Le doulos est un polar savoureux, sombre et désespéré, tragique et magnifique… A lire autant qu’à voir…
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