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Le Signe de la Lune
Le Signe de la Lune



Fiche descriptive

Fantastique

Enrique Bonet

José-Luis Munuera

José-Luis Munuera

Dargaud

Long Courrier

octobre 2009

Chronique
Le Signe de la Lune
un superbe conte onirique

Une petite ville d'Espagne, dans les années 1920. Isolés, les habitants de cette campagne, proche de cette immense forêt, vivent encore avec les croyances d'un monde ancien. C'est ici que vit Artemisa, une jeune fille qui développe une attirance inexplicable pour la lune. C'est aussi dans cette forêt qu'un drame va se nouer.
un chef d'oeuvre!


un superbe conte onirique
Le signe de la lune est un superbe album de 136 pages(!), un conte onirique signé par Enrique Bonet et mis en image par José-Luis Munuera qui a notamment repris avec Jean-David Morvan au scénario les aventures de Spirou et Fantasio.

L’univers esquissé dans cet album est à la fois poétique, dramatique et intimiste. L’ambiance graphique développée par ce talentueux dessinateur espagnol est saisissante et son dessin exerce sur le chaland une fascination comparable à celle que la lune exerce sur la jeune Artemisa. Il sert admirablement cette histoire simple, à la fois émouvante et passionnante, mettant en scène une brochette de personnages finement travaillés et présentant de multiples facettes. Il parvient avec maestria à souligner le côté dramatique, théâtral, drôle ou dynamique de l’action, donnant à chaque scène une force indéniable.
La mise en page aérée lui permet d’exprimer pleinement son prodigieux talent et l’usage discret mais très efficace de la couleur rouge, qui n’est pas sans évoquer celle faite par Steven Spielberg dans La Liste de Schindler, renforce la puissance évocatrice de son trait. Graphiquement, c’est à la fois superbe et envoûtant… c’est beau, tout simplement…

Porté par la poésie savamment distillée au fil des pages, le lecteur sort bouleversé de ce conte cruel et intelligent. Enrique Bonet qui signe avec le Signe de la Lune à ma connaissance son premier album, s’impose dors et déjà comme un conteur hors pair. Sa façon de teinter son récit enfantin d’onirisme, de lui conférer une légèreté certaine avant de le faire basculer dans le drame, d’atténuer l’ensemble par un humour très subtilement dosé, de mettre en scène des personnages presque archétypaux avant de les nuancer, faisant apparaître des failles qui leur confère une part d’humanité… Tout cela est la patte d’un grand scénariste qui ne tardera pas, je l’espère, à refaire parler de lui…
La trame narrative est classique mais efficace puisque c’est une vieille et mystérieuse femme qui nous conte une histoire, l’histoire de sa mère, irrémédiablement liée à la Lune, cet astre envoûtant et inquiétant qui nous contemple et nous fascine. Amorçant et achevant le récit, elle l’ancre irrémédiablement dans le conte, aux côté de ces histoires racontées au coin du feu, qui font rire, frissonner ou pleurer, parfois en même temps…

Le signe de la lune est un petit bijou onirique, l’une des perles de cette rentrée qui réveille la part enfantine qui se love en chacun d’entre nous et fait naître une nostalgie délicieuse. Le livre en tant que tel étant de plus un superbe objet (qualité du papier, pagination, couverture somptueuse et le tout pour un prix modique), il trouvera sa place de choix dans la hotte du Père-Noël tant il constitue un cadeau parfait…
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