Dennis Lehane fait partie de ses auteurs talentueux dans l’œuvre desquels Hollywood (Gone Baby Gone, Mystic River) n’a pas fini de piocher. C’est à présent aux auteurs de BD de se pencher sur ses romans ou nouvelles. On avait grandement apprécié l’excellent Shutter Island mis en image par Christian De Metter, et c’est avec un réel plaisir que l’on a abordé Coronado, nouvelle tirée d’un recueil éponyme. Cette dernière met en exergue des thèmes chers à l’auteur : l’amour, la vengeance, la culpabilité et la rédemption. Le titre en lui-même étant en fait une adaptation théâtrale d’une nouvelle de l’auteur, « Avant Gwen ».

Lorsqu’il sort de prison, Bobby sait bien que si son père qui l’attend dans une voiture volée, de la coke dans la boîte à gant et une pute sur la banquette arrière, ce n’est sans doute pas anodin…

La mis en page aérée (une à deux cases par pages) et le dessin assez naïf de l’auteur se marie très bien avec l’ambiance de cette nouvelle à l’atmosphère savamment travaillée. Le drame se noue avec subtilité et une désarmante simplicité. La trame, d’une élégante pureté, ne s’embarrasse pas de fioritures, allant à l’essentiel, usant avec finesse de flash back pour donner à l’album un rythme impeccable.
Un reproche cependant, l’album se lit vite mais cela n’enlève rien à sa construction impeccable.

Coronado vient enrichir cette décidemment délicieusement noire collection Rivages/Casterman/Noir.