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Vie des feux
Murena



Fiche descriptive

Histoire

Murena

Tome 7

Jean Dufaux

Philippe Delaby

Jérémy Petiqueux

Dargaud

novembre 2009


Chronique

Il nourrissait le désir de l'éternité et voulait que sa gloire fût immortelle. Aussi retira-t-il à beaucoup de choses leur ancienne appellation pour en donner une nouvelle, tirée de son propre nom, et par exemple le mois d'avril reçut le nom de néronien. Il avait également eu l'intention d'appeler Rome Neropolis.
un excellent album!


voyage dans la Rome de Néron
Murena fait partie de ces série rares et envoûtantes qui mêlent avec brio Histoire et histoire. Formidablement documenté, les auteurs nuancent le portrait de Néron, que l’imagerie populaire décrit comme un fou jouant de la lyre et déclamant des poèmes devant Rome en flamme.

L’histoire de ce jeune homme qui a trop tôt été mêlé aux luttes de pouvoirs et à l’ambition dévorante d’une mère qui en était avide, a tout du drame shakespearien : désespoirs, vengeances, ambitions exacerbées, complots sordides et sanglants, meurtres, empoisonnements, parricide, régicide, incestes… Tous les ingrédients sont là pour un drame historique haut en couleur. Et la façon dont Jean Dufaux dépeint le personnage, la manière dont il le fait glisser peu à peu dans les bras de Dame Folie, faisant vaciller sa raison avant de finir par sombrer définitivement lorsqu’il décide de faire assassiner sa mère est d’une grande subtilité.

Le premier cycle (les quatre premiers tomes) est en tous points passionnants, le second en demie teinte, sans doute parce que moins ancré dans l’Histoire que le premier, il se centrer plus sur le personnage de Murena qui donne son nom à la série… Mais la fin du septième tome, se clôturant sur Rome en flamme, renoue la trame historique.
Au niveau de l’intrigue, la lutte que se livrent Néron et Murena se fait plus feutrées, distante. Mais on voit que le personnage principal de la série, ou tout du moins de ce cycle, perd une part d’humanité en sombrant dans la haine et la vengeance. La parenthèse Gauloise et la présence incongrue de la femme masquée apperçue dans le tome précédent nous éloigne quelque peu de la trame historique, accentuant de façon surprenante l’aspect fiction de la série, même si elle permet de dépeindre Rome dans un contexte plus large.
Le premier cycle, consacré à Agrippine mère de l’empereur, baignant plus dans les complots et les luttes de pouvoir, apparaît comme étant plus convainquant que celui-ci, consacré à l’épouse, la sulfureuse Poppée. Sans doute faut-il prendre ce septième tome comme un album transitionnel, un moment de calme relatif avant la tempête qui embrasa Rome et qui vit la popularité de Néron se ternir dans le cœur des citoyens romains…

La reconstitution de la Rome antique est magistrale. Les dessins de Philippe Delaby, réhaussés par les sublimes couleurs de Jérémy Petiqueux qui a repris la colorisation du second cycle sont superbemement réalisés.
Le travail réalisé sur les couvertures est lui aussi saisissant, chacune étant un petit bijou de composition et de réalisation. Celle du septième, montrant les lézardes qui rongent l’empereur et la folie qui lui consume l’âme sur un fond embrasé est en tout point une réussite.

C’est à un voyage saisissant dans la Rome de Néron que nous invite les deux auteurs à travers cette série plus que captivante. Le magazine l’histoire ne s’y est pas trompé en consacrant un hors série qui nous immerge plus encore dans cette époque troublée… Ce supplément ravira tant les passionnés d’histoire que les amateurs du neuvième art puisqu’il propose, outre un cadre historique assez complet, des crayonnés inédits de Delaby… Ce supplément très pédagogique permet de mieux cerner l’époque et de faire le tri entre fiction et Histoire, soulignant le formidable travail des auteurs, malgré les libertés prises avec l’histoire, liberté nécessaire pour construire une trame narrative dense et solide.

Une série incontournable pour sa richesse historique et sa mise en image impeccable.
Le Korrigan




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