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L'Ultime défi de Sherlock Holmes
L'Ultime défi de Sherlock Holmes



Fiche descriptive

Policier Historique

Olivier Cotte

Jules Stromboni

Jules Stromboni

Casterman

Rivages/Casterman/Noir

Avril 2010

Chroniques

Londres, 1888. Les inspecteurs de Scotland Yard sollicitent le concours du célèbre Sherlock Holmes, flanqué de son inséparable Watson, sur une affaire criminelle sordide. Deux meurtres de prostituées viennent de se produire dans la capitale britannique, à quelques jours d’intervalle.Dans les deux cas, les victimes ont été sauvagementmutilées. Holmes travaille sur les maigres indices à sa disposition, sans beaucoup de résultats. Jusqu’à ce que surgisse une nouvelle péripétie : l’assassin s’est manifesté par courrier, pour narguer la police. Il signe « Jack l’Eventreur »…
un excellent album!


magistrale variation
La collection Rivages/Casterman/Noir confirme une fois encore tout le bien que l'on pense d'elle. Se proposant d'adapter en BD des romans noirs publiés sous la prestigieuse jaquette des éditions Rivages Noir, et confiant les adaptations à des auteurs talentueux, le résultat est toujours à la hauteur des espérances du lecteur amateur de littérature policière.

L’ultime défi de Sherlock Holmes est donc l'adaptation du roman éponyme de Michael Dibdin publiée en 1995. Dans cet ultime opus, le célèbre détective se lance sur la piste de Jack l'éventreur, le sinistre tueur dont l'ombre plane à jamais sur White Chapel. Faire s'affronter deux figures emblématiques de l'Angleterre victorienne décadente est sans nul doute un défi tentant pour un écrivain désireux de mettre en scène le célèbre détective... Michael Dibdin s'en est sorti avec brio, en parvenant à créer une œuvre forte, entraînant le lecteur à s'enfoncer dans les ténèbres de l'âme holmésienne tout en proposant une relecture des évènements relatés dans le Problème final qui vit professeur Moriarty et Sherlock Holmes disparaître dans les chutes du Reichenbach et en mettant en scène un Holmes plus sombre et plus torturé encore que les auteurs de la BD ont remarquablement mis en image.

Le traitement graphique réservé à l'album est particulièrement original et efficace. En prêtant au héros de Conan Doyle les traits de Jeremy Brett qui fut l'un des plus remarquable incarnation d'Holmes à l'écran, les auteurs ancrent leur récit dans l'imaginaire collectif des lecteurs. En donnant à chaque planche l'aspect des unes des journaux à sensation de l'époque, tant dans leur découpage que dans la trame des couleurs, ils inscrivent l'intrigue dans la veine des récits feuilletonesques de l'époque. Les postures, savamment exagérées, presque théâtralisée, finissent de plonger le lecteur dans l'ambiance de ce récit à la fois dense et prenant, dont la noirceur est émaillée ça et là d'un humour savamment dosé...
Les raccourcis, inévitables pour cette adaptation BD, sont subtilement orchestrées et si le rythme retombe quelque peu dans le dernier tiers de l'album, l'ensemble est de très haute tenue.

Sherlock Holmes semble avoir le vent en poupe et l'on ne compte plus les enquêtes post « Conandoyliennes » le mettant en scène. Cependant, celle ci se démarque, tant par son fond prenant à contre pied la littérature holmésienne, que par sa forme délicieusement désuette... Un album incontournable pour les fans de Holmes et les amateurs de polar noirs...
Le Korrigan


un excellent album!


L'ultime défi de Sherlock Holmes
Grand admirateur de Sherlock Holmes, je me suis toujours méfié des reprises du personnage de Conan Doyle, pourtant le plus repris à la fois en littérature et au cinéma.
Quelques exceptions toutefois me viennent à l’esprit : « La vie privée de Sherlock Holmes » adapté par Billy Wilder au cinéma et « Les exploits de Sherlock Holmes » par Adrian Conan Doyle et John Dickson Carr, recueil de nouvelles qui reprenaient les canons holmésiens.
Cette nouvelle aventure en bande dessinée est l’adaptation du roman de Dibbin, que je n’avais pas vu passer à l’époque.

Même si Sherlock Holmes redevient à la mode avec le film de Guy Ritchie et sa déclinaison en bd « Sherlock Holmes et les vampires de Londres » (que j’ai tous deux soigneusement évités), je suis très rétif à ce regain d’intérêt. Seule la version originale de Luc Brunschwig et Cécil "Holmes", m’a, pour le moment, passionné.
Pourtant, dès que j’ai aperçu ce livre, j’ai tout de suite été séduit. Séduit par la forme – on croirait lire un journal du début du 20ème siècle avec utilisation d’un mauvais papier- et surtout par le fond. Quel scénario extraordinaire ! Mais j’y reviendrai.
Un seul et unique élément m’a fait pencher vers l’achat instinctif voire compulsif : Jeremy Brett, car le dessinateur a eu la brillante et heureuse idée de faire apparaître Sherlock Holmes sous les traits d’un des meilleurs acteurs ayant interprété le célèbre détective à la télévision, Jeremy Brett, disparu trop tôt.
Du coup, j’ai l’impression d’entendre ses intonations et voir ses mimiques à chaque page. Un régal, vous dis-je. Si Billy Wilder avait certes quelque peu écorné le mythe du détective anglais dans « La vie privée de Sherlock Holmes », le scénariste revisite ici complètement les canons holmésiens avec cette adaptation de Jack l’Eventreur, tout en utilisant les aventures de Conan Doyle (" le dernier problème", Mycroft Holmes, les déguisements de Sherlock Holmes, les chutes de Meiringen) et en distillant dans cet opus des titres d’aventures imaginaires que n’aurait certes pas renié Conan Doyle ("le club des molubdotémophiles ", "la magouste royale"ou encore "le soleil d'azur").

Bien sûr, au fil des pages, on songe au célèbre From Hell d’Alan Moore dans les déambulations de Sherlock Holmes et du docteur Watson dans les rues de Whitechapel. Certes, le parti pris d’un dessin assez vieillot peut rebuter certains mais il ne faut pas s’arrêter à cela.

Un formidable pied de nez au mythe de Sherlock Holmes et qui ne peut que ravir les amateurs, tant l’esprit du scénario est fidèle aux autres aventures relatées par Watson, pardon par Sir Arthur Conan Doyle, qui d’ailleurs fait ici une apparition. Watson, dans la seconde partie de cet opus, prend une importance qu’il n’avait pas dans les aventures « classiques » ; mais ne prenez pas garde au quatrième de couverture qui annonce : "A la veille de sa mort, le docteur Watson...", cela peut vous induire en erreur.

J’ai pris un très grand plaisir à lire cette aventure qui tranche vraiment avec le mythe du héros imaginé par Conan Doyle.

Bref, je ne dirai qu’un mot : jubilatoire.
herve



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Maléfices a pour cadre la France de la Belle Époque (1870-1914), où les superstitions campagnardes et la mode citadine du spiritisme côtoient la pensée scientifique.
Crimes se déroule à la même époque et inscrit dans la tradition des littératures classique, fantastique et horrifique du XIXe siècle.