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L'empoisonneuse
L'empoisonneuse



Fiche descriptive

Policier Historique

Peer Meter

Barbara Yelin

Actes Sud - l'An 2

Avril 2010

Chronique

Une jeune femme, qui fait profession d’écrire, arrive à Brême, dans le Nord de l’Allemagne, par bateau. Nous sommes au début du XIXe siècle. Elle ignore que toute la ville est en proie à une étrange fièvre, parce que l’on se prépare à exécuter en place publique une femme accusée d’une quinzaine de meurtres. Elle va, malgré elle, être mêlée à l’histoire de cette meurtrière, et assister à sa décapitation.

Le récit en dit long sur la société de l’époque, au début de l’industrialisation, qui, toute à son idéologie du progrès, se refuse à imaginer que le mal puisse exister en son sein.

Il est fondé sur une histoire vraie, celle de Gesche Margarethe Gottfried (1785-1831), surnommée « L’Ange de Brême », aussi connue en Allemagne que Landru en France. Il avait fallu vingt ans pour que fût démasquée cette tueuse en série, qui avait empoisonné à l’arsenic quelque quinze personnes : ses parents, ses deux maris, son fiancé, ses enfants, sa propriétaire et quelques amis ! Elle fut la dernière personne à être exécutée publiquement dans la ville de Brême.

L’album est complété par un dossier documentaire retraçant les faits historiques.
un excellent album!


chef d'oeuvre impressionniste
L'Empoisonneuse est un album remarquable qui ne laisse pas indifférent. Inspiré de faits réels s'étant déroulés à Brême dans la première moitié du XIXième siècle, l'intrigue est remarquablement construite, attaquant ce fait divers sordide sous un angle d'attaque particulièrement original, celui d'une jeune écrivaine venue dans cette ville hanséatique du nord de l'Allemagne pour écrire un récit de voyage et qui se passionne pour cette étrange affaire, non pas pour tenter d'excuser les atroces assassinats de Gesche Margarethe Gottfried mais pour tenter de la comprendre...

Le récit de Peer Meter est touchant, bouleversant même et le dessin de Barbara Yelin n'y est pas étranger. On dit souvent qu'il y a autant de version d'un roman (ou d'une bd) qu'il y a de lecteurs. Mais force est de reconnaître que les personnages parfois fantomatiques, les bâtiments à peine esquissés ont une puissance d'évocation telle que le lecteur peut y projeter son ressenti, habiller ces crayonnés vifs et impressionnistes en puisant dans son vécu, de se forger sa propre opinion de l'histoire, tout comme le fait la jeune écrivaine qui la découvre.

En cela, la couverture est elle aussi un chef d'œuvre... Plus on la regarde et plus une foule de sentiments diffus nous assaillent. La dureté du regard se transforme en un appel aussi vibrant que muet, se teinte de tristesse ou d'une inquiétante lueur...

L'Empoisonneuse est un album captivant qui dépeint une société conservatrice qui refuse de se remettre en question et d'imaginer qu'elle peut être à la source du mal... Il est tellement plus facile de pointer du doigt le monstre de perversité plutôt que de chercher à comprendre ce qui a pu le rendre tel qu'il est, de condamner plutôt que de chercher à comprendre...
Le Korrigan




Inspiration jeux de rôle

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Maléfices a pour cadre la France de la Belle Époque (1870-1914), où les superstitions campagnardes et la mode citadine du spiritisme côtoient la pensée scientifique.
Crimes se déroule à la même époque et inscrit dans la tradition des littératures classique, fantastique et horrifique du XIXe siècle.