A l'instar de Battle Royale inspiré du roman de Kōshun Takami, Black Joke est mis en image par le virtuose Masayuki Taguchi qui n'a pas son pareil pour mettre en scène des combats virevoltants, percutant, frôlant parfois le surréalisme...

Le Japon est le 51ième état des Etats-Unis. Afin de nettoyer Tokyo de la corruption et du vice, le maire a décidé de les interdire. Neon Island en a hérité... Triades, Yakuzas, mafias russes et siciliennes s'affrontent pour le contrôle des casinos et des bordels qui pullulent sur l'île... Kira et Kodama forment un duo de choc au service d'un patron d'un casino pour lequel ils accomplissent des missions à haut risques... Si Kira est un beau gosse qui préfère faire utiliser ses neuronnes plutôt que ses muscles, Kodama a toute de la brute épaisse au cerveau de poids chiche qui a le plus grand mal à se contrôler une fois lancé dans la mêlée... Convaincre des clients récalcitrants, épauler le chef de la mafia sicilienne, s'occuper d'un flic ripoux, faire respecter les termes d'un contrat, telles sont les missions de routines que doivent remplir le duo de choc...

Les coulisses du Casino pourront faire penser au Casino de Martin Scorsese mais en versant sans vergogne dans la démesure et l'humour corrosif. Les petites histoires courtes fonctionnent plutôt bien. Le décor est rapidement planté et la violence et le sexe sont omniprésente... Et force est de reconnaître que Masayuki Taguchi n'a pas son pareil pour mettre en scène une scène de combat frénétique ou dépeindre les courbes troublantes d'une pin-up!

Ce premier tome ravira les fans du genre mais la violence exacerbée distillée dans les pages réserve ce manga à un public averti... Ce premier opus, découpé en plusieurs missions et l'aspect anticipation du récit en fait un format idéal pour servir de source d'inspiration à un meneur de jeu cyberpunk... Un premier tome décapant pour une série qui ne l'est pas moins...