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Félix
Pour un peu de bonheur



Fiche descriptive

Policier Historique

Pour un peu de bonheur

Tome 1

Laurent Galandon

A.Dan

A.Dan

Bamboo

Grand Angle

1 er mars 2012

Chroniques

Printemps 1919. Après six ans d’absence, Félix Castelan revient dans son village natal. Il est inquiet à l'idée de retrouver sa femme et son fils qu'il n'a pas vu grandir. Une inquiétude justifiée autant par la durée de son absence que par son nouveau visage : Félix est une Gueule cassée. Arrachée par un obus, la moitié de sa figure est dorénavant cachée derrière un masque blanc.

Outre ses difficultés à renouer avec la vie civile, l'ancien Poilu apprend qu'un mystérieux tueur abat les bêtes des paysans. Vaches, moutons et autres animaux domestiques tombent sous les balles d'un tireur d'élite anonyme. A la demande du maire, un enquêteur émérite de la police parisienne, arrive au village…
un chef d'oeuvre!


Un conteur des plus talentueux
1919. Félix Castelan est de retour chez lui après six ans d'absence. Il revient de la guerre meurtri dans son corps et dans son âme. Un obus lui a arraché la moitié du visage. C'est une gueule cassée qui masque sa laideur derrière un masque blanc. Renouer avec la vie civile sera pour lui plus difficile encore que pour les autres soldats. Inspirant pitié ou curiosité malsaine, il est un étranger dans sa propre maison. Il retrouve un fils qu'il n'a pas vu grandir et une femme dont il apprend qu'elle l'a trompé avec l'un de ses amis lors d'une permission. La guerre a bouleversé sa vie et Félix va avoir bien du mal à recoller les morceaux. Pendant ce temps, le village vit sous la peur d'un mystérieux tueur qui abat les bêtes des paysans. Moutons, vaches et animaux domestiques tombent sous les bals d'un tireur anonyme. Le maire a fait appel à un inspecteur, ancien soldat lui même, qui a laissé un bras dans la boue des tranchées de Verdun.

Une fois encore, Laurent Galandon parvient à mettre en scène des situations complexes avec une facilité déconcertante. L'action est réduite au minimum mais par des non-dits, des silences et des dialogues finement ciselés, l'auteur parvient à faire ressortir toute l'humanité de ses personnages, leurs douleurs intérieures, les remords et les regrets qui les rongent, les fêlures qui lézardent leurs âmes. Une fois encore, ce scénariste venu à la BD sur le tard parvient à émouvoir le lecteur, à l'impliquer dans cette histoire dense et prenante, à lui donner une furieuse envie de marcher aux côté de Félix, ne serait-ce que pour l'aider à porter son fardeau en s'efforçant de le comprendre. Une fois encore, Galandon s'empare d'un sujet grave et douloureux et parvient à lui insuffler ce souffle qui confère une telle densité aux personnages qu'il met en scène que ses histoires se font inoubliables et bouleversantes.

Le dessin de A.Dan sert admirablement bien cette histoire si joliment ficelée. Il fallait un auteur capable de retranscrire les silences pesant, de placer dans un geste ou un regard toute l'intensité des sentiments ressentis par les différents protagonistes de ce drame sur toile de fond historique. Et le fait est que A.Dan y parvient avec une désarmante facilité. Son trait sobre et sa mise en couleur sépia n'est pas sans évoquer le travail du talentueux Cyril Bonin dont le traitement si particulier des ombres force l'admiration.

Félix, est le premier tome d'un diptyque intimiste des plus captivants. Laurent Galandon retrouve A.Dan pour la plus grande joie des lecteurs amateur d'histoire où l'homme occupe la place centrale... Pour un peu de bonheur est petit bijou à côté duquel il serait bien dommage de passer...
Le Korrigan




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