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Marik
Seigneurs de Guerre



Fiche descriptive

Anticipation

Seigneurs de Guerre

Tome 1

Guillaume Dorison

Jean-Baptiste Hostache, Didier Poli

Digikore studio

Glénat

Grafica


Chroniques

La guerre n’est pas qu’un jeu

Société militaire privée de seconde zone, apparue en Serbie sur les ruines de la dernière guerre en 2021, Kali n'a rien d'une grande entreprise militaire. Les mercenaires employés n'y ont pas une grande espérance de vie ! Mais la boîte a ses avantages, dont un recrutement laxiste qui permet au mystérieux Damien Marik d’être leur nouveau pilote de Mech, ces tanks modernes dont les Balkans furent le premier terrain d’exercice. À peine arrivé, Marik est recruté pour une mission apparemment anodine : escorter un marchand d'armes au cœur de la base des insurgés
un bon album !


Le spectre de la guerre
Seigneurs de Guerre. Sous ce titre évoquant une histoire de samouraïs se cache un récit situé à la frontière de l’anticipation et du cyberpunk.
L’action s’ouvre dans la zone non sécurisée de Belgrade en juin 2020. Dans une Serbie en proie à la guerre, les SMP (Société Militaire Privée) se sont substituées aux soldats de l’Onu. Kali est l’un d’entre elle. Ses maigres moyens ne lui permettent pas d’assurer la sécurité de ses membres mais elle est peu regardante sur le trouble passé de ceux qu’elle emploie. Damien Marik est de ceux-là. A peine recruté comme pilote de Meka (une nouvelle génération de tank développée par l’armée américaine à partir des années 2015), il est envoyé en mission dans Novi Sad, une enclave hongroise de la ville particulièrement dangereuse. Au fil de flashback, on apprendra qu’il n’est pas là par hasard…

Le récit concocté par Guillaume Dorison est redoutablement efficace. Mêlant habilement scènes de guerre et machinations politico-financières, Seigneurs de Guerre s’ancre dans les dérives contemporaines des guerres modernes pour tisser un récit d’anticipation percutant. A l’heure où les états ont de plus en plus recours aux SMP pour intervenir dans les zones à haut risques et même dans certaines zones de conflit afin de réduire les coûts et les pertes humaines officielles, cette série s’annonce froidement crédible. Car si les armées gouvernementales pouvaient prétendre agir pour la défense de valeurs fondatrice de leur civilisation, les SMP ne reconnaissent d’autres valeurs que celle de l’argent. Avec toutes les dérives que cela comprend…
Les brèves médiatiques qui ponctuent le récit l’inscrivent dans la mouvance cyberpunk où l’information omniprésente déferle sans discontinuer. La dernière planche confère une note plus sombre encore à cette histoire dont on ne perçoit pas encore les tenants et les aboutissants.

Le travail graphique réalisé par les dessinateurs, designers et coloristes s’avère particulièrement efficace. Le découpage très cinématographique de Thomas Verguet apporte au récit le dynamisme nécessaire pour immerger le lecteur au cœur de l’action. Les angles de vue sont savamment travaillés et chaque case a fait l’objet d’un soin tout particulier au niveau de la composition. Pourtant, la part belle faite à l’action occulte peut-être la profondeur des personnages qui manquent pour l’heure singulièrement de relief.

Marik, premier tome de la série, rempli parfaitement son rôle introductif dans cette série mêlant habilement action et manœuvres politiques. Gageons que le prochain tome saura développer d’avantage les personnages pour donner plus d’épaisseur encore à ce récit d’anticipation teinté de cyberpunk.
Le Korrigan




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