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Marius 1954
La Lignée



Fiche descriptive

Histoire

La Lignée

Tome 2

Laurent Galandon, Olivier Berlion, Jérôme Félix, Damien Marie

Xavier Delaporte

Scarlett Smulkowski

Bamboo

Grand Angle

3 octobre 2012

Chroniques

Une famille où génération après génération l'aîné meurt à 33 ans. Qui mettra fin à la malédiction ?


Brest, 1954. Marius, le fils unique d'Antonin, va avoir 33 ans. Vieille femme aigrie et envahissante, sa mère lui révèle la malédiction familiale pour l'éloigner de la femme qu'il aime et le persuader que tout cela à un sens... divin. Convaincu qu'il est condamné, Marius décide de laisser Dieu guider sa vie et rejoint l'évêché de Brest comme prêtre. Mais, quand la révolte ouvrière gronde dans les usines, la réalité sociale misérable de ces hommes le rattrape, il va y voir le moyen de gagner son paradis...
un excellent album!


Ne pas subir toujours agir
La Lignée s’inscrit dans la mouvance des série-concept, tel le Décalogue ou le Triangle secret. Mais, contrairement à ces séries pilotées par un seul scénariste et mis en image par une légion de dessinateurs, celle-ci est cosignée par quatre auteurs émérites qui supervisent la série, bien que seul l’un d’entre eux signe l’album.
La fin premier du tome avait laissé Antonin Brossard mort héroïquement dans les premières années de la guerre d’Espagne. L’action de celui-ci se déroule en 1954, peu avant l’hiver rigoureux qui poussa l'abbé Pierre à lancer son vibrant appel. C’est son fils que l’on retrouve ici, celui-là même qu’Antonin avait abandonné pour suivre sa maîtresse. Sa mère l’a incité à rejoindre les ordres, dans l’espoir de donner un sens à la malédiction qui frappe l’aîné de la famille depuis plusieurs générations. Ce faisant, il renonçait à l’amour de Sidonie pour gagner celui de Dieu alors que cette dernière porte sans doute dans ses entrailles le fruit de leur amour défendu.
C’est en 1954 qu’il gagne Brest, une ville meurtrie par la guerre alors en pleine reconstruction et en proie à de grands mouvements sociaux. Persuadé qu’il sera prochainement rattrapé par la malédiction familiale, Marius prend en pleine figure la misère sociale qui règne dans la ville lorsqu’un prêtre ouvrier va lui ouvrir les yeux et donner un sens à ce sacrifice annoncé. D’autant qu’en coulisse un groupe de patrons sans scrupules fomentent un plan machiavélique destiné à mettre un terme aux mouvements sociaux.
Une fois encore, les auteurs utilisent avec brio un contexte d’une grande richesse pour tisser les fils d’un drame à la fois social et familial. A l’instar du premier tome, l’humain est au cœur de cet album dont les principaux protagonistes ont fait l’objet d’un travail soigné qui apporte au récit sa crédibilité.

Le trait nerveux et acéré de Xavier Delaporte dépeint avec justesse le Brest d’après-guerre alors que la mise en couleur de Scarlett Smulkowski assure l’homogénéité de la série. La maquette de la couverture, dont chacune met en avant l’héritier de la sombre malédiction mis en scène dans l’album, est une intéressante trouvaille, qui rappelle le passé tout en esquissant le futur. Une planche noir et blanc de l’album suivant (Maxime 1973) annonce un album très rock & roll mettant en scène l’enfant de Marius, bien décidé à ne pas se laisser piéger par cette stupide malédiction.
A noter, ce petit dossier proposé avec la première édition qui complète et enrichit le contexte historique dans lequel se déroule l’histoire.

Ce second opus s’avère aussi prenant que le premier. Le fil rouge de la malédiction reliant chaque album au suivant est une trouvaille efficace qui confère au récit sa force et son originalité. Reste à attendre les prochains albums qui seront mis en image par Frédéric Blier et Olivier Wozniak. Au vu des talents de ces deux auteurs et de celui des scénaristes, la suite promet d’être passionnante!
Le Korrigan




Inspiration jeux de rôle

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