Changement d’auteur et changement d’ambiance avec Stockholm, le Maître de l'Ordre, second opus de la nouvelle série Agence Interpol qui a démarré sous les meilleurs hospices avec Mexico : La muerte, un polar hard-boiled à l’ambiance oppressante.

Ce second opus nous propose une nouvelle enquête qui entraînera des enquêteurs français travaillant pour Interpol à gagner la Suède pour retrouver deux enfants enlevés par leur père, adepte d’une inquiétante secte, l'Ordre divin du temple. Les enquêteurs, épaulés par la police locale, reconstituent peu à peu l’itinéraire de cette famille décomposée dont le père suit aveuglément les préceptes du gourou. D’importants transferts de fond laissent augurer le pire : les dirigeants de la secte ont programmé un suicide collectif dont les enfants pourraient être les innocentes victimes… Une course contre la montre s’engage alors pour extirper les deux enfants des mains des fanatiques…

L’enquête qui s’amorce en France pour s’achever en Suède est solidement charpenté. De l’introduction visant à présenter l’inspecteur Vallandier (dont le nom peut-être inspiré du personnage presque éponyme de la série de romans crée par l’écrivain suédois Henning Mankell) qui dirigera l’enquête sur la disparition des deux enfants à la collecte d’indices aiguillant les enquêteurs vers Stockholm, rien n’est laissé au hasard dans cette enquête aux rouages parfaitement huilés. Les dessins du dessinateur suédois Peter Bergting sont de très bonne facture et l’album se lit avec intérêt. La tension va crescendo et la narration parallèle entre les enquêteurs et les agissements des adeptes est parfaitement menée, impulsant un rythme soutenu au récit.
Le decorum suédois est parfaitement exploité, des décors qui contrastent avec l’idée que l’on se fait de la Suède aux réglementations parfois surprenantes et propre à ce pays qui sera l’un des rouages principaux de l’enquête. Contrairement au premier opus, les relations unissant les inspecteurs d’Interpol est les policiers locaux sont sobrement mais efficacement détaillés, permettant à tout un chacun de comprendre la complexité des enquêtes internationales…

Sorti simultanément Mexico : La muerte, dont nous avions apprécié le cynisme et le traitement hard-boiled, Stockholm, le Maître de l'Ordre est un polar de très bonne facture mais à qui il manque peut-être cette atmosphère dense et oppressante qui conférerait à l’album une coloration propre. Agence Interpol n’en démarre pas moins sur les chapeaux de roues avec ces deux titres qui raviront les amateurs de (bons) polars... Signalons au passage les sympathique maquettes de couverture qui donnent au lecteur l’impression d ‘ouvrir à chaque album un nouveau dossier d’Interpol… Prochain escale, Rome, prévu pour janvier 2013…