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la Planète des singes [2/3]
la Planète des singes



Fiche descriptive

Science-Fiction

la Planète des singes

Tome 2

Daryl Gregory

Carlos Magno

Carlos Magno

Emmanuel Proust

Atmosphères

août 2012

Chroniques

En ce temps là, hommes et singes vivaient en harmonie. Mais la paix est toujours de courte durée… Après son attentat-suicide, la jeune Chaika devient la martyre de la cause humaine… Cette fois, la révolte gronde, et personne, singe ou humain, ne pourra empêcher la Révolution !
un excellent album!


une incontestable réussite
Voilà près de cinquante ans paraissait la Planète des Singes, chef d’œuvre de Pierre Boulle. Le nom de cet auteur français reste mystérieusement peu connu du grand public alors que son œuvre maîtresse a donné naissance à pas moins de sept films! Son roman, remarquablement bien structuré, a sans nul doute laissé un souvenir particulier aux lecteurs, avec cette fin incroyable qui donne le vertige…

Cette trilogie proposée par Emmanuel Proust nous entraîne 1300 ans avant les évènements relatés dans le roman de Boulle. Hommes et Singes semblent vivre en harmonie bien que tous s’accordent à dire que la paix est un équilibre fragile. Lorsque le « Donneur de Lois », chef spirituel de la communauté est abattu par une arme censée ne plus exister, les soupçons se portent sur la communauté humaine vivant dans le quartier de Skintown. La tension monte et les braises de la guerre qui a vu s’opposer les deux communautés se ravivent peu à peu. Ayala, petite fille du Donneur de Lois reprend la lourde charge de son aïeul, décidée à mettre un terme à la menace, alors que Sullivan tente tant bien que mal d’éviter le conflit. Mais la machinerie est en marche. Dans chaque camp, certains veulent en découdre et la mort de l’Archonte n’était que l’étincelle qui a embrasé la cité. De vieilles gloires des guerres passées reprennent du service et l’avenir semble bien sombre pour la petite communauté humaine.

Si l’action est certes présente dans ce prélude au roman de Pierre Boulle c’est surtout son aspect politique qui captive d’emblée l’attention du lecteur en éveil. Chaque faction avance ses pions dans cette formidable partie d’échec à l’issue incertaine. Sur fond de Darwinisme (le règne de l’homme s’est achevé, laissant place à celui des grands singes) qui présidait au roman originel, Daryl Gregory (romancier et auteur de comics reconnu) a su tisser une formidable fresque solidement charpentée et efficacement mise en image par Carlos Magno. Le trait précis et minutieux de l’auteur fait une fois de plus merveille. Ses planches réalistes aux cadrages très cinématographiques s’avèrent être d’une redoutable efficacité. Le travail réalisé sur les décors et les costumes impressionne d’emblée mais c’est surtout le soin apporté aux personnages dont il fait ressortir la part d’humanité qui force l’admiration.
Car les protagonistes de la série sont loin d’être manichéens, chacun luttant à sa façon et avec les moyens dont il dispose pour préserver son espèce. Même l’inquiétant Général Nix, présenté dans le premier tome comme un criminel de guerre, apparait plus nuancé au fil du récit. L’opposition entre les quasi-sœurs que sont Ayala et Sulli entre en résonnance avec la guerre fraternelle que se livrent singes et humains, conférant à l’histoire sa dimension tragique, quasi shakespearienne.

Ce prologue à la Planète des Singes est une incontestable réussite qui ravira les amateurs de SF et les fans du roman dont on retrouve ici les principaux ingrédients. Si le premier tome proposait en fin d’album de superbes fanart, ce second opus a la bonne idée de nous présenter les différentes affiches des films dérivés du chef d’œuvre de Pierre Boulle… Un bonus qui ne manquera pas de ravir les cinéphiles! Une trilogie des plus prometteuse dont on attend el final avec une impatience jubilatoire!
Le Korrigan


un excellent album!


La tension s'accroît
Le couvre-feu a été décrété à Skintown, la révolte gronde. Les humains sont en grève, paralysant l’industrie simiesque. De plus, des attentats se multiplient, ouvrant une voie royale à Alaya, la nouvelle dirigeante des singes, qui n’est pas animée des mêmes sentiments de conciliation et de respect que son grand-père, César. La répression se met en place alors que les hommes bénéficient d’armes du passé, apportées par un mystérieux « religieux ».

Le premier tome de ce triptyque décrivait l’antagonisme entre les deux races, le sentiment d’injustice des humains exploités et marqués par des cicatrices encore fraîches, et la montée des extrêmes suite à l’assassinat de l'emblématique César. Ce second opus apporte des informations sur ces derniers évènements douloureux et met en place les éléments du drame final. Le porte-parole des simiens manœuvre pour amener sa communauté à adopter une attitude extrême face à la race honnie tandis que Sully, la maire de Skintown, doit organiser la lutte, bien consciente de la faiblesse et de l’infériorité de ses troupes. La narration est efficace, alternant les points de vue, développant des trajectoires individuelles dans le grand maelström qui emporte les deux camps. Si le rythme est soutenu, le récit est loin de se résumer à des scènes de batailles. Les protagonistes sont travaillés et le scénariste place habilement ses pions pour le dénouement à venir. Bien sûr, il pourra être reproché une dose de manichéisme, les chimpanzés et autres gorilles n’ayant pas le beau rôle, comme de coutume lorsqu'il s'agit des oppresseurs.

Cette aventure, habilement structurée, est admirablement mise en images. Le trait est précis et offre des personnages expressifs et des planches détaillées. Le découpage et le cadrage fournissent un dynamisme et une fluidité de qualité, même si le tout est très académique et manque d’un soupçon de folie.

Se situant 1.300 ans avant l’histoire racontée dans le roman de Pierre Boulle, cette Planète des singes propose une palpitante saga d’anticipation.
mome



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