Les intégristes du jeu de société dénigrent souvent les jeux dit d’ « ambiance », faisant des détours pour ne pas les croiser, se signant parfois pour conjurer le sort et l’attirance malsaine provoquée par des joueurs hilares autour d’une table, s’esclaffant comme des éléphants de mer épileptiques.

Ayatollahs du jeu, passez votre chemin, ce que vous allez lire dans ces lignes ne vous plaira sans doute pas… Car Speed Dating, le dernier jeu de Bruno Faidutti, et le premier de Nathalie Grandperrin fait partie de la grande famille des party-game, ces jeux légers et pétillants comme bulles de champagne dont le seul but est de faire passer aux joueurs un moment de bon humeur, autour d’un jeu aux règles simples et facilement assimilables.

Chaque joueur incarne un personnage, homme ou femme, définit par trois caractéristiques (3 cartes) aussi loufoques qu’originales… Nous trouvons pêle-mêle, parmi des cartes délicieusement sexistes, « Passe ses vacances au Kazakhstan », « Passe ses vacances au Kazakhstan », « Téléphone à sa mère tous les soirs », « a étranglé un tigre à main nue » ou était « Monsieur Décembre dans le calendrier des pompiers »… A partir de ces éléments hétéroclites (181 cartes pour les mâles et autant pour les charmantes représentantes de la gente féminine), chacun doit concocter un personnage et peaufiner son discours… Car tous les joueurs désirent trouver l’âme sœur et, pour se faire, se rendent à un Speed Dating où ils devront séduire et être séduit…

La tchatche étant le moteur principal du jeu et que pour que la sauce prenne, il faudra que soient réunis autour de la table des joueurs qui ont soigneusement laissé leur timidité au vestiaire… Les rôlistes (ou rôlistes reconvertis au jeux de société parce qu’il ya une vie en dehors du jeu) s’y amusent comme des petits fous et les autres entrent plutôt bien dans le personnage grâce à ces cartes-caractéristiques très bien pensées, drôle et joyeusement frappadingue…

Speed Dating est un excellent party-game, simple, amusant, totalement déjanté aux cartes fort bien pensée et qui devrait connaître une carrière aussi prometteuse que The Big Idea de James Ernest, une référence dans le genre. Les illustrations de Giulia Ghigini (Dungeon Fighter, Sheepland …) sont quand à elle très réussies mais trop rares…

Alors oui, c’est un jeu qui peut faire un flop avec des joueurs peut investit… Mais c’est typiquement le jeu où l’on regarde les joueurs comme des martiens quand on n’est pas à la table et qui laisse un souvenir mémorable, à l’instar de certaines parties de l’excellent Time’s Up, lorsqu’on se pique au jeu… Le genre à faire générant des souvenirs en pagailles comme autant des madeleines de Proust ludiques…

En résumé...


les caractéristiques déjantées et bien pensée
les crises de fou rire



à ne pas mettre entre toutes les mains


(*) anglais approximativement approximatif