Adam et Elle raconte l’histoire d’un jeune homme qui, par peur de souffrir, préfère risquer de briser un amour naissant.

Adam file le parfait amour avec Juliette mais, sortant d’une histoire d’amour difficile, il a peur de voir se rouvrir une blessure ancienne. Préférant souffrir un peu tout de suite que beaucoup par la suite, il va mettre son amour à l’épreuve. Tel un anti-Cyrano, il va créer un prétendant à même de séduire sa Juliette. Entamant avec elle une correspondance épistolaire au cours duquel il va devenir son confident, il va ensuite demander à l’un de ses amis d’endosser les vêtements de cet homme imaginaire pour se rendre à un rendez-vous et voir ce qu’il advient. Par amitié, son copain accepte avant de comprendre les dangers d’une telle expérience et de renoncer, provoquant la colère d’Adam qui prend cela comme une trahison.

A travers ces personnages de fiction et ce récit intimiste, Gwen De Bonneval et Michaël Sterckeman décortiquent les rapports amoureux, avec la souffrance d’aimer, la peur d’être déçu, mais aussi l’idée qu’en refusant de s’engager pour se préserver, on passe à côté de moments uniques. Ce récit intimiste est d’une grande justesse quant aux émotions ressentis, aux affres de l’amour et de la création, à la difficulté de cloisonner un tant soit peu vie sentimentale et vie professionnelle pour ne pas laisser les nuages envahissant l’un déteindre sur l’autre. A se demander si ce récit ne comporte pas une grande part autobiographique tant le récit semble sincère, malgré l’idée un peu suicidaire imaginée par Adam pour ne plus souffrir.

Adam et Elle est un récit plein d’humanité et bouleversant d’authenticité. Les mots des personnages sonnent tout simplement juste et le dessin épuré de Michaël Sterckeman porte cette intrigue, soulignant à merveille la fragilité des protagonistes…