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Le protocole Hypnos
Jack l’Éventreur



Fiche descriptive

Policier Historique

Jack l’Éventreur

Tome 2

François Debois

Jean-Charles Poupard

Guillaume Lopez

Soleil Production

1800

juin 2013

Chroniques

Alors que tous croyaient que l'horreur avait quitté Londres, le mal refait surface...

Printemps 1889. Plusieurs mois ont passé depuis les événements qui ont ensanglanté Whitechapel et la vie a repris son cours pour tous les miséreux qui y résident. L’inspecteur Frederick Abberline fait la chasse aux souteneurs, qui ont fait mettre les bouchées doubles à leurs “filles” pour combler le manque-à-gagner imposé par Jack.
Mais son obsession de justice le pousse à des méthodes peu conventionnelles pour Scotland Yard, et son fidèle compagnon George Godley le met en garde. Il est peut-être temps qu’il prenne le large.

Une série de meurtres similaires dans leur mode opératoire à ceux de Jack a été commise à Paris. Tandis qu’Abberline traverse la manche pour débusquer le tueur, Godley est sollicité pour une nouvelle affaire : un docteur retrouvé éventré dans une pièce fermée de l’intérieur. Seul indice : un manuscrit en arcado-cypriote qui contient des révélations troublantes.

Deux enquêtes, deux tueurs. Tout est lié, le protocole Hypnos est la clé et Abberline va devoir affronter l’insoutenable vérité : il est Jack l’éventreur.
un excellent album!


Sciences sans conscience…
Après avoir versé le sang, Jack l’Eventreur, premier sérial killer à avoir l’honneur des gazettes n’a pas fini de faire couler beaucoup d’encre. Le fait que son identité demeure, sans doute à jamais, un insondable mystère y est sans doute pour beaucoup. On a vu dans son ombre celle du Sir William Gull, celle du Prince Albert-Victor, celle du peintre Walter Sickert, celle de Sir Leslie Melville Macnaghten (chef du département d'enquêtes criminelles de Scotland Yard) ou de James Maybrick, négociant de Liverpool. Mais si un faisceau de preuves existe pour chacun d’eux, nulle certitude ne permet de clore cet épineux dossier. N’y a-t-il d’ailleurs eu qu’un seul éventreur ou furent-ils plusieurs à perpétrer ses crimes abjects?

François Debois et Jean-Charles Poupard s’emparent de ce sulfureux personnage pour proposer leur vision de cette sombre histoire. Contrairement à bon nombre de personnages de cette délicieuse collection 1800, Jack n’est pas spersonnage de la littérature fantastique du XIXième siècle mais, passé au rang de mythe de notre société contemporaine, il n’en a pas moins légitimement sa place au sein de la dite collection… On se souvient du prologue en forme d’épilogue qui ouvrait le premier tome de façon magistrale : Frederick Abberline, l’un des policier chargé de l’enquête immortalisé par Moore et Campbell dans leur incontournable From Hell, avouait être Jack l’Eventreur…

Frederick Abberline sait désormais que sa sœur est l’instigatrice des crimes imputés à l’Eventreur, celle qui désigna les victimes à leur implacable et cruel bourreau. Mais quelques mots murmurés à l’oreille de son frère vont ébranler toute ses certitudes : il n’était pas seul, des éventreurs, il y en a d’autres, beaucoup d’autres… Plusieurs mois se sont écoulés depuis qu’ont cessé les meurtres de Whitechapel. Abberline fait la chasse aux souteneurs qui souhaitent combler le manque à gagner dû à Jack n mettant la pression sur leurs filles. Ses méthodes peu conventionnelles lui attirent les foudres de ses supérieurs et sans doute est-il temps pour lui de prendre le large. Lorsqu’il apprend que des meurtres similaires à ceux de l’éventreur ont lieu outre-manche, à Paris, Abberline embarque pour y mener son enquête… Durant ce temps, George Godley enquête sur une bien étrange affaire: un médecin réputé est retrouvé éviscéré dans une pièce fermée de l’intérieur. A ses côtés, un étrange manuscrit en arcado-cypriote contient d’étranges et troublantes révélations, créant un lien entre les meurtres de Jack et cette bien étrange affaire…

François Debois et Jean-Charles Poupard nous tiennent en haleine tout au long de ce récit fertile en évènements et en révélations. Ils utilisent avec brio des personnages historiques qui ont marqué de leur empreinte l’enquête sur Jack l’Eventreur ou leur époque pour échafauder une histoire sombre et crédible. Ils manipulent et tordent leurs histoires pour mieux servir leur récit et l’ensemble est ma foi très convaincante. Les ramifications qu’ils donnent à leur intrigue et qui entraîne Abberline à Paris, tissant un lien entre Charcot et Gull sont pour le moins audacieuses et originales, immergeant le lecteur dans les recherches scientifiques de l’époque. La reconstitution du Londres victorien, s’il n’est pas nécessairement historiquement authentique s’appuie sur la vision qu’en ont nos contemporains, s’avérant par la même particulièrement crédible et efficace. On sent chez les auteurs des influences narratives venues d’outre atlantique, lorgnant même parfois clairement vers le Gang of New-York de Martin Scorsese. L’ensemble se tient plutôt bien et c’est avec délice que l’on suit l’enquêtes de et ses multiples ramifications. La dernière planche, bien qu’étant une entorse à l’Histoire, achève ce récit de façon éclatante qui apparait comme un juste châtiment au regard des crimes perpétrés…

Le protocole Hypnos clôt de façon particulièrement percutante ce diptyque qui flirte avec le thriller. En échappant au fantastique, le récit se fait bien plus poignant et force est de reconnaître qu’il est solidement charpenté. Le lecteur connait dès les premières planches la tragique conclusion de la vie d’Abberline, et tout le sel de la série est de nous conter comment l’inspecteur émérite en est arrivé à cette terrible confession… Un nouveau diptyque envoûtant et sulfureux à ajouter à cette désormais incontournable collection 1800…
Le Korrigan




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