Le Tombeau de Lazare, premier tome des Reliques, rebaptisé depuis Chasseurs de Reliques nous entraînaient dans la lignée d’un groupe formée par un inquisiteur dominicain à l’instigation de Louis le neuvième afin de retrouver les reliques sacrées du christianisme. Le très chrétien monarque espère pouvoir utiliser les preuves de l’existence du Christ pour renforcer la foi de ses sujets et asseoir durablement la domination de la chrétienté sur l’islam. C’est Guillaume d’Uzès, un croisé quasi légendaire, qui va conduire cette équipe de chasseurs de reliques parmi lesquels figurent, outre trois chevaliers ayant servi sous ses ordres, sa propre fille, deux moines dominicains, un voleur habile, un faussaire talentueux, un marchand génois, un guerrier mongol, un prince musulman en exil.

On retrouve cette fine équipe lancée à la recherche de la tombe de Lazare, ami de Jésus, frère de Marthe et de Marie de Béthanie, mort et ressuscité par la volonté du Christ. Entre eux et le tombeau de cet éminent personnage se dresse la secte des Hachichins et un mystérieux traître qui se cache dans le groupe de chasseurs de reliques… De révélations en révélations, le passé de Marie, fille de Guillaume d’Uzès dont la saisissante beauté attire le regard et la convoitise, remonte à la surface… Sera-t-elle la mère du Madhi, le nouveau Prophète qui instaurera une ère de paix?

Le récit de Koldo, s’inscrivant jusque-là dans un relatif respect historique, se teinte de fantastique dans les dernières pages du récit… Certes, le groupe de chasseurs de reliques, puisant dans les clichés et les poncifs, s’avère pour le moins interlope et les références à Saint Louis paraissent quelque peu anachroniques mais l’intrusion du fantastique n’en demeure pas moins une réelle surprise. Le récit, servit par un dessin surprenant mais envoûtant d’Angel Unzueta, ne s’en tient pas moins pour autant. Les cadrages extrêmement dynamiques contrebalancent la relative froideur que ressentiront certains lecteurs devant le style si particulier du dessinateur espagnol. Son trait, tirant parfois vers le photoréalisme et des postures très théâtrales, confèrent parfois un aspect un peu figé aux planches de l’album. Le recours au Hachichins, à jamais lié aux représentations qu’ont nos contemporains de l’orient des croisades et la filiation que Koldo tisse avec la descendance d’Ismaël est un des ressorts du récit particulièrement efficace.

Derrière cette trame historique, se cache un récit d’aventure mêlant histoire et mysticisme ou Guillaume d’Uzès apparait comme un Indiana Jones des temps passé. Bien malin celui qui pourra savoir vers quels horizons les auteurs nous entraîneront tant la conclusion de ce présent album est surprenante et inattendue… Chasseurs de Reliques s’avère être une bonne série qui ravira les amateurs d’aventures historiques…