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Le secret du bonheur
John Tiffany



Fiche descriptive

Policier

John Tiffany

Tome 1

Stephen Desberg

Dan Panosian

Dan Panosian

Le Lombard

27 septembre 2013

Chronique
Le secret du bonheur
Un polar pulp

John Tiffany est l'un des meilleurs chasseurs de primes du monde : dix ans de carrière et quinze millions de dollars de bénéfice ! Sans illusions sur le monde qui l'emploie, il ne fait confiance qu'à quatre personnes : le pasteur Lovejoy, qui lui a appris à aimer son argent ; Wan Chao, geek des milieux interlopes qui lui sert d'interface avec le monde extérieur ; Dorothy, son équipière, républicaine jusqu'au bout du flingue et Magdalena, la « call-girl de sa vie ».

Mais ce soir, à Mexico, le chasseur est devenu proie : sa tête a été mise à prix. Plus grave : si ses rivaux connaissent sa localisation, cela veut dire que John Tiffany a été trahi par une des quatre personnes qu'il croyait pouvoir aimer... Les paris sont ouverts !
un excellent album!


Un polar pulp
Le secret du bonheur… Sous ce titre évoquant une bluette romantique se cache la nouvelle série vitaminée de Stephen Desberg et Dan Panosian…

John Tiffany est chasseur de prime. C’est un métier con et il le sait, mais dans ce métier, il est le meilleur et a au cours de ses dix ans de carrière accumulé la bagatelle de 60 millions de dollars… Mais tout dérape soudain lorsqu’il passe de chasseur à gibier. Un contrat de 800.000 dollars a été lancé sur sa tête… C’est du moins ce que prétend l’homme au look de cowboy qui vient le trouver et qui qui compte bien empocher la prime alors qu’il mange paisiblement dans un restaurant de Mexico. Le hic c’est que seules quatre personnes savaient qu’il se trouverait ici, quatre proches qui partagent sa vie, certaines depuis plusieurs années, et en qui il avait placé toute sa confiance. L’un d’eux l’a balancé. Est-ce le pasteur Lovejoy qui lui a appris à aimer son argent ? Wan Chao, l’archétype du néaocapitaliste chinois pour qui les réseaux virtuels n’ont aucun secret ? Dorothy Parker, sa coéquipière dont l’autoritarisme et le racisme feraient rougir jusqu’à Sarah Palin à laquelle elle ressemble? Ou est-ce Magdalena Prokoviev, une pute de luxe érudite et cultivée dont John est tombé raie dingue? Les paris sont ouverts et John Tiffany y mise sa vie…

Le scénario de Stephen Desberg s’inscrit dans la droite ligne des films d’action, avec juste ce qu’il faut de cascades, de poursuites, de fusillades, de sexe, d’adrénaline et de testostérone. Si le personnage du chasseur traqué est un classique, l’idée de savoir qu’il y a un traître parmi les proches de John Tiffany fait tout le seul de ce premier tome. Le personnage central, dont le flegme évoque celui de Bond alors que son apparence classique négligé, sa désinvolture et son cynisme évoquent les détectives des polars hardboiled, est des plus convaincants. Monologues ciselés et flashback bien conduits permettent de mieux cerner et comprendre le personnage et de connaître ses proches dont l’un, a trahit… Les personnages secondaires sont joyeusement barrés, à commencer par le pasteur Lovejoy à moralité pour le moins iconoclaste.

Côté dessin le travail très cinématographique de Dan Panosian est diablement efficace. Sa mise en image du récit rythmé et dynamique de Desberg montre sa parfaite maîtrise des codes du genre et son trait semi-réaliste achève de convaincre le lecteur.

Desberg abandonne un temps ses séries où s’entremêlent complots et magouilles financières ou politique pour livrer un polar musclé plein de cynisme et d’humour, ce qui n’est pas sans évoquer certains films de Tarantino, à commencer par Pulp Fiction… Ce premier tome de John Tiffany pose les bases d’une série explosive et politiquement incorrecte particulièrement jubilatoire…
Le Korrigan




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