Les premiers Carnets de Cerise n’ont pas dû laisser beaucoup de lecteur indifférent. L’objet-livre tout d’abord attirait d’emblée le regard, avec sa maquette soignée et sa couverture envoûtante. Le feuilleter, c’est comme retomber en enfance, entraîné par des dessins pleins de charmes et de poésie aux couleurs chaleureuses et aux lignes élégantes. Puis venait l’histoire, simple et poétique, à laquelle il était difficile de rester insensible.
Ce deuxième volume des Carnets de Cerise ne dépareille pas avec sa couverture soignée qui est une renouvelle l’invitation au voyage et à la rêverie…

Du haut de ses onze années, Cerise a déjà un caractère bien trempée. Vivant seule avec sa mère, elle aspire à devenir romancière et suit les conseils de Madame Desjardins : observer les gens, les dessiner, leur imaginer une vie et leur inventer des rencontres, faisant interagir ces êtres de papier… Cette fois ci, c’est une vieille dame qui va attirer son attention et devenir l’objet de toute sa préoccupation. Pourquoi quitte-t-telle chaque mardi à 15 heure son domicile avec un paquet sous le bras? En la suivant, elle apprend qu’elle se rend tous les mardis à la bibliothèque pour y emprunter le même ouvrage et ce depuis vingt années. Quel triste secret cache cette vieille dame? C’est évidemment ce que Cerise va tenter de découvrir, ouvrant les portes du passé et découvrant une histoire d’amour foudroyée par la guerre… Mais son obsession des enquêtes va peu à peu l’éloigner de ses deux meilleures amies, Line et Erica, alors qu’elle continue à mentir à sa mère pour pouvoir mener son enquête… Madame Desjardins sera une fois de plus d’un grand secours pour ouvrir les yeux de notre romancière en herbe…

Une fois encore, Joris Chamblain (au scénario) et Joris Chamblain (au –sublime- dessin) parviennent à nous entraîner dans l’univers des Carnets de Cerise. On y retrouve tout ce qui faisait le charme du premier album : une fillette envahissante, attendrissante et pétillante de vie, de la poésie, de l’émotion, de l’aventure et une bonne dose d’humanité. En mêlant habilement bande-dessinée classique et journal intime, les auteurs ont su créer un conte moderne original, plein de fraîcheur, de tendresse et d’inventivité… Dans sa façon de s’immiscer dans la vie des autres pour l’illuminer de soleil, Cerise n’est pas sans évoquer une Amélie Poulain en culotte courte, intelligente et malicieuse… Un album pour jeunes et vieux enfants, à lire, à relire… et à offrir…