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Le Maître caché de New York
Robert Moses



Fiche descriptive

Biographie

Robert Moses

Pierre Christin

Olivier Balez

Olivier Balez

Génat

1000 Feuilles

8 janvier 2014


22€
Chronique
Le Maître caché de New York
Rêve d’urbanisme

pratiquer un sport, de s’asseoir ou même de dormir sans utiliser la création d’un certain Robert Moses, véritable équivalent new-yorkais du baron Haussmann. De 1930 à 1970, cet architecte va littéralement transformer le visage de la Grande Pomme en construisant quelques-unes de ses structures les plus célèbres comme le pont de Verrazano.

Grand urbaniste, il créera également de nombreuses aires de jeux, des piscines ou des écoles et bâtira 150 000 logements, remplaçant ainsi ceux qu’il avait fait détruire pour dégager de soi-disant taudis et faire passer ses routes... Car par ses grands travaux, Moses deviendra un homme controversé, faisant peu de cas des populations défavorisées et des minorités en se rendant notamment responsable de la « ségrégation invisible ».
un excellent album!


Rêve d’urbanisme
La bande-dessinée est décidemment un média complet depuis que certains auteurs inventifs s’en servent pour raconter autre chose que des histoires fictives. Reportages, documentaires et biographies s’y développent pour le plus grand plaisir des lecteurs exigeants. Cette fois ci c’est le grand Pierre Christin (scénariste de Partie de Chasse, des Phalanges de l'ordre noir, de la Ville qui n'existait pas, Cœurs sanglants ou encore Valérian) explore un nouveau genre en écrivant cette biographie de Robert Moses, mise en scène par Olivier Balez à qui l’on doit notamment le Chanteur sans nom (d’Arnaud Gouëfflec), Angle mort (écrit par Pascale Fonteneau) ou le jubilatoire J'aurai ta peau, Dominique A. (d’Arnaud Gouëfflec).

 Robert Moses, Le Maître caché de New York, planche de l’album © Olivier Balez / GlénatPour le commun des mortels, Robert Moses est un illustre inconnu. Pour d’autres, malgré ses zones d’ombres, il fut à New-York ce que le Baron Hausseman fut à Paris. Visionnaire et grand bâtisseur, il donna à la métropole newyorkaise son visage actuel, construisant ponts et piscines, barrages et parcs, logements et immeubles, autoroutes, jardins et aires de jeu… La biographie graphique est formidablement bien écrite. On assiste à l’ascension fulgurante de ce jeune étudiant brillant, idéaliste et élitiste qu’il fut et qui claqua la porte de Yale jusqu’à sa chute inattendue qui marque la fin d’une époque. Le rythme du récit, sa concision, le retournement impromptu qui change brutalement l’angle de l’histoire captivent d’emblée malgré ce sujet étrange et néanmoins édifiant.
Incontestablement, il marqua la cité de son empreinte, pour le meilleur et pour le pire. Quarante ans de règne sur les grands chantiers de New-York ne pouvaient manquer d’attirer sur Moses l’animosité de ses contemporains qui critiquaient la place prédominante faite à la voiture et la « ségrégation invisible » que certaines de ses constructions induisait insidieusement.

 Robert Moses, Le Maître caché de New York, planche de l’album © Olivier Balez / GlénatLe travail graphique de d’Olivier Balez est une fois encore saisissant. Plus que le New-York en pleine mutation, il laisse entrevoir le rêve de Robert Moses, contemporain de Disney dont il fut l’ami et avec qui il œuvra à la Foire Internationale de New York de 1964. La couverture de l’album est superbement composée : elle montre un homme contemplant une maquette, son visage restant dans l’obscurité, mettant en relief le paradoxe de ce personnage qui eut tant d’influence et dont le nom est aujourd’hui inconnu du grand public…

Après Sous le ciel d'Atacama, cette nouvelle collaboration entre Pierre Christin et Olivier Balez s’avère une nouvelle foi captivante. Robert Moses, Le Maître caché de New York est une biographie qui dévoile au grand public le destin d’un homme de bonne famille qui à force de travail et d’acharnement est parvenu à imposer sa vision d’une ville, pour le meilleur ou pour le pire… Son destin est au final semblable à celui du Baron Hausseman qu’il admirait et qui fut lui-même autant adulé que décrié.
Le Korrigan




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