Après avoir été pré-publié dans Spirou Hebdo,
Les Campbell débarque sur nos étals pour notre plus grand plaisir…
Campbell, véritable légende de la piraterie, s’est retiré des affaires après le meurtre de sa femme pour s’occuper pleinement de ses deux filles, loin des tumultes de sa vie passée. Mais le passé fini par le rattraper lorsque sa route croise par hasard celle de Carapepino, un pirate plus stupide que méchant prêt à tout pour s’attirer les bonnes grâce du sinistre Inferno, terrifiant pirate qui n’est autre que celui qui a tué l’épouse de Campbell… Hanté par le fantôme de sa victime, il n’a de cesse que de se débarrasser une fois pour toute des Campbell pour tirer un trait sure passé.
La confrontation semble inévitable entre ces deux hommes unis par des liens bien plus complexes qu’il n’y parait…
On retrouve avec ce premier tome tout le savoir-faire de José Luis Munuera : une narration extrêmement fluide, des dialogues ciselés, drôles et percutants, des personnages pleins de fraîcheur et un dessin incroyablement dynamique d’une rare élégance. Son sens du mouvement est tout simplement époustouflant, le tout porté par des personnages cartoonnesques délicieusement expressifs. Une fois encore, il a su trouver un nouveau style pour porter cette histoire de flibuste qu’on aurait trop vitre fait de cataloguer jeunesse… Car l’histoire sait se fait plus sombre au fil des chapitres alors que l’auteur revient sur les liens complexes et tortueux unissant Campbell et Inferno…
Si elle semble formatée pour sa prépublication, la narration chapitrée (outre le fait qu’elle permette à l’auteur de dessiner d’élégantes page de garde !) permet de mettre en place de façon saisissante les différents personnages, dévoilant par petites touches à la manière des impressionnistes leurs
personnalités et leur douloureux passé. On découvre ainsi rapidement Carapepino, dont la stupidité n’a d’égal que sa vantardise, son acolyte Haggins, faire-valoir de l’imbécilité du premier, Campbell et ses deux pétillantes filles, puis le sinistre Inferno hanté par le séduisant spectre de la compagne de Campbell qu’il a assassiné… Ces huit histoires courtes sont autant de tableaux qui, une fois assemblés, forment une histoire tout à la fois rafraîchissante et enthousiasmante.
José Luis Munuera semble prendre un malin tordre les poncifs du genre pour les tourner en dérision de façon particulièrement jubilatoire…
Inferno, premier tome des
Campbell annonce une série d’aventure pleine de charmes et d’humour qui, bien que destinée à la jeunesse, ravira tout autant les parents, ne serait-ce que par le final ébouriffant. Un petit bijou de plus à mettre à l’actif de ce talentueux auteur qu’est Jose Luis Munuera dont le sens du mouvement et de la narration font, une fois de plus, merveille…