1938. Le monde avance doucement mais sûrement vers la guerre. Constant, Diane et Maurice sont au-dessus du Mont Saint-Michel à bord d’un Zeppelin qui s’embrase dès la première case, plongeant d’emblée le lecteur au cœur même de l’action. Leur quête pour retrouver la mystérieuse Juliette va les conduire dans un château écossais isolé (ressemblant au célèbre château d’Eilean Donan) qui abrite une collection de tableaux réputée dans laquelle se
trouve sans doute le Teniers convoité par Emma Calvé, espionne à la solde des nazis. Las! Celle-ci les a précédés avec cet inquiétant Docteur et tous deux se sont déjà mis à la recherche du tableau… Peu à peu les frictions la relation entre ces deux personnages s’enveniment et il n’est pas sûr que le docteur supporte longtemps le comportement hautain de la cantatrice. Parallèlement, le voile se lève peu à peu sur un étrange complot visant à entraîner Emma Calvé aux environs de Rennes-le-Château pour jouer le dernier acte d’une mascarade savamment orchestrée…
Désireux de proposer une clef au mystère de Renne le Château, Jérôme Felix s’empare du mystère nimbant le personnage de l’Abbé Saunière et de l’énigmatique source de sa fortune, pour tisser une intrigue très rythmée, haute en couleur et fertile en rebondissement. N’hésitant pas à tordre l’histoire pour servir sa narration, il propose un récit pulp particulièrement jubilatoire, jouant les équilibriste entre réalisme et fantastique, n’hésitant pas à brouiller les cartes avec ce troisième opus… Et si tout cela n’était pas un vaste complot destinée à tromper Emma Calvé, archétype de la méchante perverse et calculatrice, pour d’insondables raisons?
Mais une intrigue pulp se doit d’être soutenue par un graphisme suffisamment dynamique et percutant… Et le fait est que celui de Paul Gastine est de haute tenue. Ce jeune dessinateur qui signait avec
Rennes le Château (premier opus de la série) son tout premier album n’en finit plus de progresser. Son dessin gagne en densité et en maturité et ses décors n’en finissent plus de s’enrichir au fil des tomes… Il suffit de regarder les trois couvertures de la série pour mieux appréhender l’évolution de sa technique… Quant à son sens du cadrage, il confère à l’ensemble une dimension cinématographique des plus appréciable.
Il a fallu patienter près de deux ans et demi pour lire
Rex Mundi mais l’attente valait indéniablement le coup.
L’Héritage du Diable est une série pulp de haute tenue dont le dernier tome nous réserve sans nuls doute de nombreuses surprises…