Né il y a plus d’un demi-siècle sous la plume du talentueux Peyo dans une aventures de Johan et Pirlouit (
La flûte à six trous qui devint plus tard la (
La flûte à six schtroumpfs), les Schtroumpf connurent une belle carrière pour devenir rapidement un monument du neuvième art… A la mort de leur papa, Thierry Culliford, fils du génial Peyo (de son vrai nom Pierre Culliford), reprend le flambeau et signe la suite des aventures des petits êtres bleus…
Lorsque s’ouvre ce 32ième tome (et oui, déjà!), Gargamel vaque à son passe-temps favori : attraper des schtroumpfs, pour mener à terme sa quête de la pierre philosophale. Après que son plan ait une fois de plus échoué grâce à la sagacité du grand schtroumpf, les schtroumpfs le surprennent alors à monologuer sur son sort en jalousant son collègue qui a trouvé une épouse et s’est installé en ville, loin des tracas qui font son quotidien… Dans leur esprit inventif s’esquisse alors une idée folle : si Gargamel tombait amoureux, il deviendrait sans nul doute meilleur et cesserait dès lors d’œuvrer pour capturer les schtroumphs! Leur plan pour lui faire rencontrer l’amour ne se déroule pas tout à fait comme prévu mais le sorcier va néanmoins le rencontrer en la personne d’une fringante herboriste, passionnée de sciences occulte… Les schtroumpfs vont lui venir en aide (un peu contrains et forcés!) et lui apprendre le maintien, la diction et la courtoisie tout en procédant à un salvateur relooking… Mais cela suffira-t-il à faire de l’infâme sorcier un séducteur?
Avec ce nouvel opus, Thierry Culliford nous livre une nouvelle histoire pleine de charmes et de malice qui présente un Gargamel maladroit et touchant qui se laisse quelque peu influencer par sa sorcière de mère et qui retombe rapidement dans ses vieux travers que sont sa pingrerie et sa mesquinerie… Inutile de comparer l’album avec ceux du père des Schtroumpf et du scénariste et prenons cet album pour ce qu’il est : un album jeunesse rafraîchissant au pitch prometteur…
Jeroen De Coninck, qui a repris la série avec les très réussis
schtroumpfs de l'ordre, signe là un album honorable qui respecte parfaitement le cahier des charges, le tout rehaussé par les couleurs de Nine Culliford, épouse de Peyo, celle-là même qui eut l’idée (géniale!) de la couleur bleue pour ces sympathique petits personnages !. Gargamel, relooké en vieux beau, est aux petits oignons.
Après seize albums signés par Peyo, voilà que paraît le seizième tome sans leur créateur… Si Les Schtroumpfs et l'amour sorcier n’est pas le meilleur album de Schtroumpfs de tous les temps (Le Cosmoschtroumpf, Le Schtroumpfissime ou Les Schtroumpfs et le Cracoucass occupent sans doutes les trois marches du podium), il n’en reste pas moins d’une lecture agréable et agit encore et toujours comme une madeleine de Proust.