Sherlock Holmes n’est plus! Il a trouvé la mort lors de son ultime confrontation avec le Napoléon du Crime, l’infâme professeur Moriarty, dans les Chutes de Reichenbach…
Pour les quatre de Baker Street, une nouvelle vie commence avec la disparition de leur mentor… Alors que Bill leur lit les dernières nouvelles du retentissant procès des hommes de mains de la tentaculaire organisation de Moriarty, Black Tom, plus sombre que jamais, leur annonce qu’un homme portant un chapeau melon et une moustache leur file le train…
Cette rencontre inattendue va bouleverser de fond en comble leur quotidien et les plonger dans une enquête palpitante mais ô combien dangereuse! En enquêtant sur le kidnapping du riche héritier d’une des plus grandes fortune de l’Empire Britannique, ils vont frayer avec les hommes de mains de l’organisation du défunt Moriarty, un vrai panier de crabe dont les cadres semblent désireux de s’approprier l’héritage du maître du crime…
C’est peu dire que l’on retrouve avec un plaisir jubilatoire cette bande de gosse (et le chat !) des rues au caractère bien trempé et au court passé déjà tumultueux. Jean-Blaise Djian et Olivier Legrand redonnent une seconde vie à ces gosses des rues. Utilisés comme messagers, guetteur ou auxiliaire de police par le célèbre Sherlock Holmes dans l’œuvre de Arthur Conan Doyle, ils donnent à voir la tentaculaire et crasseuse Londres à hauteur d’enfant, sans misérabilisme mais avec réalisme. L’enquête est une nouvelle fois tirée au cordeau, superbement rythmée et fertile en rebondissements, se payant même le luxe de développer et d’étoffer les personnages de façon bougrement efficace! Ils s’emparent du fameux épisode des Chutes de Reichenbach pour en proposer une version novatrice, crédible et pour le moins saisissante, brossant un portrait d’un Colonel Sebastian Moran froid comme un reptile…
Le dessin de David Etien est une fois encore de toute beauté. Son trait semi-réaliste, tout à la fois nerveux et plein d’élégance, esquisse un Londres tout en contraste fourmillant de détails particulièrement convaincant, entre faste et misère. Son sens du mouvement, du cadrage et de la perspective font une fois de plus merveille et ses planches, pleine de vies et de fraîcheur, sont un réel délice pour les yeux! Quant à ses couleurs (étonnamment numériques!), elles sont pleines de subtilités…
La succession Moriarty amorce une enquête captivante et parfaitement équilibrée, superbement mise en image par un David Etien particulièrement inspiré. Que dire sinon que nous attendons la suite avec impatience!