Amarelle, dix-huitième tomes de la
Geste des Chevaliers Dragons, referme la page sur la Guerre des Sardes qui fit vaciller l’Empire et l’Ordre séculaire des Chevaliers Dragons.
L’Empire touche à sa fin sous les coups de boutoirs des barbares qui menacent la capitale de l’Empire, bouleversant l’ordre du monde alors que les loyautés vacillent. Pour préserver l’essentiel, certaines laissent grandir un terrifiant Dragon afin d’entraver l’avancée inexorables des guerriers sardes. Mais leur trahison risque d’en entraîner une autre, avec de funestes conséquences…
Le scénario concocté à quatre mains par Ange est une fois encore savamment orchestré. Il mêle de façon saisissante destin individuel et destin collectif, montrant comment l’action d’une poignée d’individus permettra de redistribuer les cartes et de modifier l’équilibre des pouvoirs. Le premier tome était un prélude, l’ouverture de la partie d’échec dont le développement va se poursuivre dans ce second opus… La façon dont chacun avance ces pièces est captivante et force est de reconnaître que cette histoire en deux tomes, qui s’imbrique parfaitement dans la trame de la série, permet aux auteurs d’étoffer les personnages et de proposer une intrigue plus dense et plus riche… Le tragique destin du duc d’Armont clôt le diptyque de façon saisissante.
Le travail graphique de Vax (
Yiu, Premières Missions…)s’avère quant à lui tout à la fois classique et efficace.
Ayant découvert le formidable travail de Ange (auteur bicéphale alias Anne et Gérard Guéro, connu sous le pseudo de G.E. Ranne) par ses création de jeux de rôle (Bitume MK5, INS/MV et j’en passe, sans oublier la formidable campagne pour Bloodlust qui reste l’un des meilleurs souvenirs de notre groupe de rôliste), c’est tout naturellement que l’on songe à une possible adaptation de l’univers dense et foisonnant de
la Geste des Chevaliers Dragons en jeu de rôle. L’histoire imbriquée de l’Ordre et de l’Empire, les quêtes que propose chaque album, le concept même de Veil, la dimension politique et stratégique qui s’impose peu à peu comme primordiale… Oui, décidemment, il y aurait matière à un grand et bon jeu de rôle plein d’action, de complots politiques, de fureur et de sang… En attendant, on se prend à rêver à un artbook présentant plus en détail l’univers, les différentes factions et l’histoire des peuples de cet univers particulièrement riche…
Ange et Vax clôturent un diptyque d’héroïc-fantasy captivant mêlant habilement combats, stratégie et politique. Le tragique final confère une dimension sombrement romantique à l’ensemble, ce qui n’est pas pour déplaire, bien au contraire… Au fil des tomes, cette saga mérite de plus en plus le terme de geste par sa dimension épique et politique…