L’Or du Rhin n’est pas un mythe. Il prend sa source 58 ans avant notre ère alors qu’Arioviste, chef d’une coalition de Suèves, doit fuir devant les troupes de César après une cuisante défaite au pied des Voges. Avant la bataille, il avait pris soin de cacher son trésor de guerre, constitué d’or et de bijoux mais aussi de manuscrits provenant de la grande Blibliothèque d’Alexandrie… C’est l’histoire de ce trésor que se propose de raconter
L’Or du Rhin, une série qui balaye près de deux mille ans d’histoire dessinée par plusieurs dessinateurs et orchestrée par Roger Seiter.
L’homme au masque de cuir est le premier tome de cette série qui en comportera six.
La guerre de cent ans touche à sa fin. Des bandes de routiers, soldats en rupture de bans, livrent la campagne et les villes au pillage, semant la mort et la désolation dans leur sillage. Walther Lurco, écuyer de Gilles de Blamont, se voit confier par son maître une étrange mission. Mais ce dernier trouve la mort lors de l’attaque de son château du Langenstein alors que Walther est grièvement blessé. Les années passe et ce dernier va avoir l’occasion de remplir la mission de son maître, ignorant qu’il va se retrouver au milieu de la lutte acharnée que se livrent deux société secrètes depuis des siècles…
Ce premier tome se situe chronologiquement au cœur de la trame concoctée par Roger Seiter. Chaque tome, indépendant, propose une histoire indépendante mais, à la façon d’une mosaïque, l’ensemble forme une fresque historique gravitant autour du mythique Or du Rhin. Dessiné par Vincent Wagner qui a signé de nombreux albums avec Roger Seiter,
l’homme au masque de cuir est une enquête qui se passe pour l’essentiel de Strasbourg, alors ville libre impériale. Parallèlement à la quête de Walther Lurco, des meurtres sanglants sont perpétrés dans la cathédrale fraîchement achevée. On parle de la présence du démon et un exorciste est convoqué pour mettre un terme aux agissements du malin…
Passionné d’histoires et d’Histoire, Roger Seiter s’appuie sur un background historique solide sur fond d’hérésie hussites pour tisser une histoire captivante… Mais il n’oublie pas les légendes attachées à la cathédrale qui fut longtemps le plus haut édifice de la chrétienté, de la présence du diable en son sein en passant par son célèbre lac souterrain, source de tous les fantasmes, en intégrant à son récit de façon ingénieuse…
Avec un nom de famille prédestiné pour celui qui met en image le premier tome de cette série dont le titre évoque le grand œuvre de Wilhelm Richard Wagner, Vincent Wagner redonne vie à cette époque troublée que fut le XVième siècle avec le trait épuré qu’on lui connaît. Le duo formé avec Roger Seiter est parfaitement rodé et c’est avec son efficacité habituelle qu’il met en scène ce premier opus d’une série ambitieuse et captivante.
Un dossier de quatre pages signé par l’écrivain François Hoff et consacré à la vérité sur la cause hussites vient intelligemment compléter l’ouvrage.
Si l’intrigue de l’homme au masque de cuir ravira les strasbourgeois qui se plairont à reconnaître les ruelles de leur ville en découvrant un pan de son histoire, l’intrigue, mêlant habilement histoire et occultisme ne manquera pas de séduire les amateurs d’Histoire et d’histoires… Cette nouvelle série-concept démarre sous les meilleurs auspices… Mais pouvait-on en attendre moins de ce duo d’auteurs talentueux?