Mourir à Cadix clôt de façon percutante le premier cycle de
Josse Beauregard, série d’aventure romanesque écrite par Thomas Mosdi et mise en image par Majo
1808. Après un court repos en France, élevé au grade de capitaine de frégate, Josse Beauregard incorpore les marins de la garde impériale avant de participer à une campagne militaire qui l'amène en Espagne. A l’issue de la désastreuse bataille de Bailén qui marqua la première lourde défaite des troupes impériale, écornant durablement son invincibilité, Josse Beauregard est capturé et incarcéré à bord d’un ponton, un navire prison de bien funeste réputation. Au mépris du danger, ce soldat épris de liberté, va échafauder de périlleux plans d’évasions…
Signé par Thomas Mosdi, maître es fantastique, le scénario de cette série se veut résolument romanesque et aventureux. S’ancrant dans les débuts du XIXième siècle, il tisse avec brio une toile de fond historiquement solide pour dérouler l’histoire de cet officier audacieux et chevaleresque qui n’hésitera pas à risquer sa vie pour son idéal de liberté. Il joue avec les figures archétypales des histoires carcérales (les cruels et impitoyables geôliers, les différents clans qui luttent pour le pouvoir, les inquiétants alliés avec qui il faudra pactiser…) pour concocter un récit d’aventure efficace très rythmé.
Passé la couverture, très efficacement composée, le trait du dessinateur italien Majo, rehaussé par les couleurs d’Aurore Folny, évoque immanquablement celui de Michel Faure, notamment dans
Les Fils de l’Aigle, série se déroulant il est vrai à la même époque. Bien qu’un brin figé, le dessin est de haute tenue. On sent que l’auteur s’est longuement documenté avant de prendre ses crayons et ses décors comme ses costumes s’avèrent des plus crédibles, immergeant le lecteur au cœur de l’épopée impériale.
On appréciera à sa juste valeur l’avant dernière planche de l’album, écho de la première scène du premier tome, et ses délicieux changements d’angles, qui annonce la dernière planche, qui tombe comme un couperet, refermant le cycle de façon impromptue et redoutablement efficace …
Le premier cycle de Josse Beauregard s’achève de façon très convaincante. Mettant en scène un lieutenant de vaisseau à l’apogée de l’Empire, les auteurs font montre d’un appréciable souci de véracité historique tout en proposant une aventure romanesque que n’aurait pas reniée Dumas. Ce second tome se lit avec autant de plaisir que le premier et nous suivront avec intérêt la suite des aventures de Josse Beauregard…