Olier et Marko reviennent avec Le Vol du Goéland pour une nouvelle histoire des Godillots se déroulant cette fois lors de l’été 1918 et faisant la part belle à l’aviation et à ses aviateurs dont les exploits faisaient les unes des gazettes de l’époque…

L’escouade des Godillots est de service sur un terrain d’aviation de la Marne où est accueilli en grande pompe l’As des As, Alexandre d’Esterrat… Lors de cette conférence de presse, on annonce que le célèbre aviateur va, pour célébrer la victoire de la marne, passer entre les pilliers de la Tour Eiffel en avion avec comme passager l’immense Sarah Bernardth… Mais le pilote adulé dont les nombreuses victoires ornent la carlingue de son avion est un misanthrope qui se prête à contre cœur à cette mascarade médiatique avec des journalistes qu’il méprise. Piqué au vif par leurs questions, il décide d’accroître séance tenante son palmarès pour leur rabattre leur caquet… Il s’envole à bord de son Goéland et fait route vers les lignes ennemies… Las! En lieu et place de son mécano et mitrailleur se trouve un passager clandestin qui admirait le pilote… avant de le rencontrer… Commence alors un vol cauchemardesque et périlleux au-dessus de la ligne de front…

Les deux compères que sont Olier et Marko continuent de nous entraîner au cœur du conflit à travers l’histoire tragique d’Alexandre d’Esterrat, un as des as qui joue à trompe-la-mort à 200 kilomètres heure au-dessus des tranchées… Derrière le héros se cache un homme meurtrit, aigri et méprisant dont l’impulsivité aurait bien pu causer sa mort et celle du jeune Bixente, passager clandestin au cœur bien accroché… Tout en teintant leur récit d’humour rafraîchissant, les auteurs parviennent à parler de la guerre de façon saisissante et profondément humaine. Sans édulcorer leur propos, ils parlent des hommes qui l’ont faite, de leurs blessures, au corps ou à l’âme, avec comme fil rouge l’histoire de ce jeune Bixente dont le passé nous est peu à peu dévoilé. La façon dont ils traitent les soldats des deux camps s’affranchit de tout manichéisme, tel l’esprit chevaleresque de ce pilote allemand, si incongru au cœur des ténèbres du conflit le plus meurtrier de l’histoire de l’humanité…

Le trait semi-réaliste plein de tendresse de Marko met joliment en scène cette nouvelle aventure des Godillots. Ses personnages sont bougrement expressifs est son découpages d’une redoutable efficacité.

Olier et Marko poursuivent cette série pleine de fraîcheur et d’intelligence… Bien que destinée à un jeune public, les auteurs abordent la guerre à hauteur d’homme de façon crédible, sans édulcorer le propos en s’appuyant sur une documentation solide, tant pour tisser l’histoire que pour la mettre en image… L’histoire de Bixente qui sert de fil rouge à la série se fait des plus intrigantes et promet n’en doutons pas des suites passionnantes… Une série délicieusement rafraîchissante à mettre entre toutes les mains…