

Gaïa, go home! apporte un point finale à la trilogie adapté du roman éponyme de Stefan Wul, revisité par Yann, plus iconoclaste que jamais, et mis en image par un Didier Cassegrain particulièrement inspiré…
Bien décidé à profiter des dernières navettes d’évacuation en partance de la planète Zarkass, l’autochtone sauvé par Louis et Marcel leur dérobe les fragments du vaisseau alien dans l’espoir de les livrer aux autorités de New Pondichery, ignorant que ce faisant, il signe son arrêt de mort… Pendant ce temps, nos deux héroïnes (?) imaginent un nouveau stratagème pour pouvoir entré dans une capitale en passe de plier sous les coups de boutoirs des Zarkassien : elles endossent les mues royales découvertes dans le capharnaüm du Doc Loizau, sans vraiment chercher à lui demander son avis… Ce faisant, le destin de Louis va basculer à jamais, bouleversant les rapports de forces vacillants régnant sur la planète Zarkass…

C’est semble-t-il avec un plaisir jubilatoire que Yann s’est emparé de ce roman de Stefan Wul, modernisant le récit tout en le truffant d’humour potache et irrévérencieux. Les puristes crieront sans doute au scandale mais force est de reconnaître qu’il apporte au récit un décalage appréciable, faisant souffler sur Zarkass un vent de modernité salutaire. Conservant l’esprit Space-opéra du récit originel, son exotisme et la thématique de la colonisation et de l’invasion alien. Alors que les terriens exterminent sans vergogne les Zarkassien, c’est bel et bien un colon qui va se sacrifier, certes involontairement, pour sauver un peuple et une planète d’une fin annoncée…
Le dessin fourmillant de détails de Didier Cassegrain met en scène le récit de Yann avec une redoutable efficacité. Il compose un univers foisonnant particulièrement immersif, peuplant Zarkass d’une faune et d’une flore luxuriante qui contribuent grandement à l’immersion dans le récit…
Piège sur Zarkass est un récit d’aventure exotique et de sciences fiction librement inspiré du roman de Stefan Wul fortement teinté d’un humour potache décalé et balayé par un doux vent de fraîcheur et de folie. Les auteurs ont eu la bonne idée de s’emparer du roman pour en livrer une adaptation originale et résolument moderne, conservant l’esprit du récit sans le suivre à la lettre.
Cette collection permettra aux plus jeunes de découvrir l’un des père de la SF fracophone, donnant envie de se (re)plonger dans ses romans très abordables sans jamais sombrer dans le simplistes… Les univers de Stefan Wul est une collection captivante dores et déjà indispensable…