Après un premier diptyque salué par les critiques et les lecteurs, Silas Corey reprend du service pour une seconde enquête menée de main de maître par un Fabien Nury particulièrement inspiré et un Pierre Alary au sommet de son art…
Paris, 11 novembre 1918. Un homme se fait poignarder au mileu d’une foule en liesse fêtant la victoire et la fin du conflit le plus meurtrier de l’histoire de l’humanité. La victime est une vieille connaissance de Silas Corey, agent du 2e Bureau, qui noie son cynisme dans les bouges parisiens. En tentant d’élucider les étranges circonstances de sa mort, Silas Corey découvre que ce dernier travaillait pour Madame Zarkoff, baronne du trafic d’arme international qui, plus que tout autre, s’est enrichie durant la guerre… Il va lui proposer de remplacer au pied levé le cadavre en lui monnayant cher ses services.
Cette dernière, retirée dans son manoir Suisse après l’affaire Aquila, n’en a plus pour longtemps. Rongé par la maladie, les principaux actionnaires de son Empire tourne déjà autour d’elle tels des vautours… Elle charge Silas Corey de retrouver le fils qu’elle a abandonné il y a plusieurs années pour convoler en juste noce avec Zarkoff et son immense fortune…
Le talent de conteur de Fabien Nury n’étant plus à démontrer (et ce dans de multiples registres, historiques comme fantastiques) et celui de Pierre Alary (
Belladone,
les Echaudeurs des Ténèbres,
Moby Dick…) n’étant pas en reste, tous les ingrédients étaient réunis pour une remarquable série… Et le fait est qu’alliant le talent de ces deux auteurs virtuoses,
Silas Corey avait dès le premier tome frappé fort, impression largement confirmée par un second tome de haute tenue… C’est donc avec un plaisir de gourmet que nous avons entamé la lecture de ce nouvel opus de ses aventures dont le fil rouge est sa relation houleuse d’avec Madame Zarkoff…
Dès les premières pages, le lecteur est plongé dans le vif du sujet par un prologue haut en couleurs et savamment mis en scène. Le récit concocté par Fabien Nury se poursuivant sur le rythme échevelé, faisant la part belle aux scènes d’action débridée tout en ménageant une atmosphère de thriller mitonnée aux petits oignons, il sera bien difficile au lecteur de ne pas lire l’album d’une seule traite… Le personnage cynique et désabusé de Silas Corey crève une nouvelle fois l’écran, pimenté par l’étrange relation l’unissant à Nam, son zélé serviteur asiatique et ami. Et la galerie de second rôle n’est pas en reste, loin de là!
La virtuosité de Pierre Alary n’est une fois de plus pas en reste! Son trait semi-réaliste, rehaussé par les couleurs impeccables de Bruno Garcia, son sens aigu de la mise en scène et du mouvement, ses cadrages percutants et son découpage de haute tenue, confère un dynamisme très appréciable et son identité graphique à cette série…
Ce premier tome de ce nouveau diptyque s’avère être une réussite tant sur le plan narratif que sur le plan graphique. Cette enquête menée tambour battant marque le retour en piste de cet espion détective, fils spirituel de Sherlock Holmes et d’Arsène Lupin. Un excellent album donc que Le Testament Zarkoff, à lire de toute urgence, en attendant la suite et fin!