Ce second tome d’
Amorostasia est une délicieuse surprise après un premier opus qui clôturait l’histoire de façon séduisante.
Pour toujours… nous replonge avec plaisir dans l’univers esquissé par Cyril Bonin, une version décalée de notre réalité, agrémentée d’une pointe de fantastique.
Trois années ont passé depuis les évènements relatés dans le premier tome. L’Amorostasie s’est répandue sur la surface du globe et les laboratoires travaillent d’arrache-pied à l’élaboration d’un remède qui fera sortir de leur léthargie les victimes de la maladie d’amour. Parmi eux, le Laboratoire d’Innovations Thérapeuthiques qui a obtenu certains résultats encourageants. Mais puisque seuls les humains semblent pouvoir contracter l’Amorostasia, ils vont devoir expérimenter leur vaccin sur des cobayes humains. Kiran, figé depuis sa rencontre avec Olga, n’ayant pas de famille connue et actuellement incarcéré à Fresnes, semble être le client idéal… Las! L’expérience tourne court et le jeune homme tombe dans un profond coma.
Au même moment, à des kilomètres de là, Olga Politoff, jeune journaliste avec qui il s’était figé, se réveille brutalement… Elle n’aura dès lors de cesse que de retrouver son amoureux pour se figer à nouveau… Mais son statut de première et unique réveillée va attirer bien des convoitises…
Alors que les scientifiques cherchent à réduire l’Amour à un processus chimique,
Amorostasia nous parle du mystère de l’amour à travers le prisme de cette maladie inquiétante et contagieuse qui donne son nom à cette série. Combien d’amoureux n’ont-ils pas regrettés les premiers instants de leur amour, alors qu’ils se sentaient transportés par ce délicieux sentiment d’aimer un être qui vous aime en retour, d’être deux, un instant, et regarder ensembles dans la même direction, rêvant d’un avenir radieux et d’un ciel sans nuages…N’est-ce pas cela au final
l’Amorostasia , se trouver dans une bulle temporelle, isolés du monde, dans un délicieux sentiment de plénitude… Preuve en est qu’Olga, brutalement éveillée, ne cherche rien de moins que se retrouver à nouveau figée avec l’homme qu’elle aime…
L’évolution de notre société imaginée par l’auteur s’avère des plus subtiles. Des mesures drastiques prises par le gouvernement devant l’avancée inquiétante de l’épidémie en passant par la résistance qui s’organise de façon savoureuse ou les laboratoire prêts à tout pour être les premiers à trouver le remède à ce mal du siècle, tout inscrit définitivement l’album et la série dans une comédie romantique savoureuse teintée de fantastique…
Graphiquement, le travail de Cyril Bonin est une fois encore plein de charmes, de finesse et d’élégance. Délaissant la couleur, il propose un travail en noir et gris tout en nuances et en subtilités, jouant avec les ombres et les lumières avec maestria.
Ce second opus d’Amorostasia s’avère aussi délicieux qu’inattendu. S’inscrivant dans la veine du premier tome, il continue à disséquer avec tendresse le complexe sentiment amoureux, incitant le lecteur à se poser les questions qu’il se pose sans doute lui-même sur l’amour et la vie à deux. Ce second album, qui en appelle peut être un autre, s’avère être une comédie romantique savoureuse et décalée, pleine de finesse, d’humour et d’élégance…