Myrtille est un délicieux petit jeu coopératif simple et malin, sans perdants, le challenge étant de faire le meilleur score possible…
Les joueurs vont explorer le petit monde de Myrtille qui aime s’y promener et y semer des idées vertes. Ils découvriront de nouveaux lieux et y relever de nombreux défis.


La boîte joliment illustrée par Ambroise Héritier abrite de nombreuses cartes dotées d’un graphisme acidulé très sympathique. Les règles (13 pages) sont fluides et bien écrites. Très pédagogiques, elles permettent d’assimiler rapidement les mécanismes du jeu. Néanmoins, certaines zones d’ombre subsistes (peut-on par exemple réaliser un objectif d’un autre joueur ?) même si l’esprit du jeu fait aisément la lumière sur ces dernières.

Contenu de la boîte : 36 cartes Objectif, 57 cartes Lieu, 1 Carte Début de partie, 1 carte 1er joueur, 13 cartes temps, 2 dés (un dé de couleur et un dé numéroté de 1 à 3) et 6 pions de couleur en bois.


Mise en place
La carte début de partie est placée au centre de la table. Les cartes Objectifs sont mélangées et 3 d’entre elles sont révélées. Les cartes Lieux sont mélangées et chaque joueur en reçoit 3. Tour à tour, chaque joueur sélectionne l’une des cartes Objectif visible et la place face découverte devant lui. Une nouvelle carte est piochée pour la remplacer.
Les cartes Temps (dont le nombre varie en fonction du nombre de joueurs) sont placées en tas dans l’ordre décroissant. Le premier joueur reçoit cette pile.
Déroulement
A son tour de jeu, un joueur lance les deux dés… Il doit choisir le résultat de l’un ou de l’autre.
Le dé de couleur lui permet de poser une carte lieu possédant au moins une jonction de la couleur indiquée par le dé. Il choisit alors une nouvelle carte lieu parmi les 3 disponibles.
Le dé numérique indique le nombre de déplacement maximum que peut réaliser le joueur. Il peut les répartir librement entre les différents pions figurant sur sa carte Objectif.
Avant de jouer, le premier joueur défausse la première carte temps…
Lorsqu’un Objectif est rempli (id est que les personnages représentés sur la carte se trouvent dans le lieu indiqué par celle-ci), la carte Objectif est conservée sur un tas à part et le joueur doit en choisir une nouvelle.

Note : Chaque fois qu’on pose une carte Lieu ou qu’on accomplit un objectif, on retourne la carte pour lire les conseils et les idées vertes de Myrtille…

Fin de partie
Lorsque la partie s’achève, on totalise les points des cartes Objectif validés… Plus on marque de points et plus on s’approche de la perfection…


Si Myrtille est clairement un jeu militant, il n’en reste pas moins un jeu coopératif simple et agréable doté d’illustrations acidulées qui permettra aux petits et grands enfants de jouer ensemble avec un réel plaisir.

Les règles sont simples et s’expliquent rapidement. Les joueurs devront construire leur terrain de jeu en gardant un œil sur les objectifs et les cartes Lieu possédés par chacun afin de les aider à les résoudre au plus tôt…. L’idée des cartes Temps qui égrainent le temps qui passe s’avère à l’usage très ingénieuse, permettant de moduler les parties en fonction du nombre de joueurs de façon simple et astucieuse. Grâce à ce petit rouage, le jeu fonctionne très bien et ce quel que soit le nombre de joueurs…

Carte oblige, le jeu est lié au hasard des pioches Lieu et Objectif mais l’ensemble se combine plutôt bien. Le hasard n’est pas déterminant même s’il a son mot à dire…

L’idée que les joueurs jouent pour remporter la plus belle victoire possible n’est pas sans évoquer un autre jeu coopératif, l’excellent Hanabi d’Antoine Bauza. On fait pire en matière de référence … Mais le jeu est plus facile d’accès. Alors qu’Hanabi était à réserver aux joueurs suffisamment avertis pour en apprécier toutes les subtilités, Myrtille peut être pratiqué avec de très jeunes joueurs…

L’articulation jeu / initiation à l’écologie se fait sans heurts : le jeu est praticable sans l’aspect didactique, tout comme les remarques et idées vertes de Myrtille sont consultables en dehors du jeu…

Avec Myrtille, Florent Toscano est parvenu à créer un jeu coopératif ludiquement sympathique tout en étant profondément engagé. Edité par la Salamandre, une revue tout aussi militante, ce petit jeu éthique aux graphismes délicieusement enfantins a plus d’un atout pour séduire petits et grands…



les graphismes d’Ambroise Héritier
les règles simples et fluides
l’aspect coopératif simple et malin


s’il faut chercher la petite bête, les zones d’ombres des règles (qui sont néanmoins facilement élucidables)