Difficile de passer à côté de
H.ell sans être pris du désir d’au moins feuilleter l’album tant les couvertures attirent le regard par leur composition soignée et leur réalisation somptueuse… Le premier tome posait les bases d’une série captivante, introduisant des personnages troubles tout en déroulant une intrigue particulièrement intrigante… Qu’en est-il du de second?
Harmond Ellander était chevalier. Mais, suite à une faute irréparable et un duel d’honneur perdu, il a perdu ses biens, son titre, son épouse et ses enfants. Plutôt que de le bannir, le roi décide de l’affecter en tant que questeur au sein de la police de la ville. Plongé dans les bas-fonds de la cité, il va devoir apprendre à côtoyer le bas-peuple et la misère… Il se trouve bien vite confronté à une série de meurtres indicibles : un inquiétant prédateur hante les ruelles de la ville, laissant dans son sillage des cadavres atrocement mutilés…
Rejeté par son ancienne caste qui le méprise, par son fils et son épouse, Harmond Ellander semble bien seul… Il va pourtant trouver de l’aide de personnes peu recommandables qui exigeront de lui des services en retour…
Bernard Vrancken signe avec ce nouvel album des planches superbes qui confèrent à ce polar médiéval-fantastique cette ambiance crépusculaire envoûtante. Son trait très esthétique fait une fois de plus merveille et sert avec justesse et élégance le ténébreux récit de médiéval-fantasy signé Stephen Desberg…
Car le formidable travail graphique de Bernard Vrancken (
Sang Noir,
IR$, déjà scénarisés par Desberg) n’est pas le seul atout de cette série à l’atmosphère sombre et oppressante. Le scénario est tout à la fois captivant et remarquablement bien écrit. Sa structure audacieuse, qui fait la part belle aux récitatifs et aux flash-back, dévoile avec finesse les richesses d’un univers pourtant à peine esquissé. On ne sait rien du héros, ni qui il fut avant d’être déchu, ni même la nature de sa lourde faute qui a valu sa condamnation, mais on le suit avec le plus vif intérêt. Alors qu’on pouvait penser l’affaire de la créature meurtrière résolue, on perçoit qu’il n’en est rien et que les sanglants événements sur lesquels enquête le chevalier déchu ne sont que les prémices d’événements plus terrifiant encore…L’affaire étend de nouvelles ramifications, laissant entrevoir un sinistre complot à une échelle insoupçonnée, alors qu’une drogue mortelle envahi peu à peu la rue, causant la mort de ceux qui la consomme…
La nuit, royaume des assassins s’inscrit dans la lignée du premier tome en proposant une intrigue dense et complexe portée par le graphisme remarquable de Bernard Vrancken. La conspiration qui s’ourdit dans l’ombre prend de l’ampleur… des complots sont révélés et des masques tombent… La nature même des créatures échappe encore à notre entendement… Mais force est de reconnaître que H.ell est une série de medieval-fantasy particulièrement enthousiasmante…