Porté par des scénarios remarquablement bien écrits et un dessin somptueusement dynamique,
Les Quatre de Baker Street se sont dès le premier tome imposés comme une série majeure du neuvième art.
East End, 1893. Après sa disparition dans les chutes du Reichenbach, Sherlock Holmes est considéré par beaucoup comme mort. Pourtant, revenu à Londres, il reprend sa lutte acharnée contre les séides du Professeur Moriarty, à commencer par le Colonel Sebastian Moran, exécuteur des basses œuvres de Moriarty et héritier de son empire du crime… Plus que jamais, Holmes a besoin de ses francs-tireurs pour être ses yeux et ses oreilles.
Mais Moran reçoit le concours du superintendant Blackstone que Moriarty surnommait son homme du Yard. Devenu membre de la Special Branch, il va utiliser toutes les ressources à sa disposition pour retrouver Holmes qu’il devine vivant… Et pour retrouver l’insaisissable détective, il va faire rechercher Billy, Charlie et Black Tom…
Pour échapper aux forces de police mobilisée pour les retrouver, nos trois francs-tireurs vont profiter des contacts de Black Tom dans le milieu irlandais pour se mettre au vert quelques temps…
Le lecteur retrouve donc nos jeunes héros en bien fâcheuse posture. Traqués par les agents du Yard, leur avenir est plus qu’incertain, surtout que des rivalités amoureuses vont provoquer de sombres événements…
Une fois encore, le scénario écrit à quatre mains par Olivier Legrand et Jean-Blaise Dijan nous immerge dans le Londres holmésien avec une redoutable efficacité. Se déroulant durant le fameux Grand Hiatus, source de tous les fantasmes, les auteurs peuvent plus que jamais laisser libre cours à leur imagination pour compléter les vides laissés par Sir Arthur Conan Doyle lorsqu’il avait décidé de faire mourir son héros.
La force de leur récit est de donner à voir la Londres victorienne à hauteur d’enfants des rues, de proposer des intrigues ciselées sans se départir de cette noirceur qui confère à l’ensemble sa crédibilité. Ainsi, les évènements relatés ici s’avèrent tragiques, scellant de destin des Quatre de Baker Street de façon saisissante. L’action est mené tambour battant et l’enquête s’avère tout à la fois prenante et captivante…
Le dessin incroyablement expressif de David Etien fait une fois encore merveille. Son Londres est reconstitué avec force de détails qui crédibilise l’ensemble. Son découpage est remarquablement efficace et son trait semi réaliste rend ses jeunes héros très attachants et leurs opposants particulièrement inquiétants.
En choisissant de donner à voir l’univers holmésien à hauteur de gosses des rues, auxiliaires de Sherlock Holmes, les scénaristes ont crée une série forte et originale tout en l’inscrivant dans le sillon de l’œuvre du romancier écossais… Ce second album consacré au Grand Hiatus s’avère en tous points passionnant et ces Quatre de Baker Street n’ont pas fini de nous surprendre et de nous enthousiasmer…