Pour les moins jeunes d’entre nous,
Gaïa évoquera Populous, le jeu vidéo de simulation divine sorti de l’imagination fertile de Peter Molyneux… Dans ce jeu, les joueurs incarnent des dieux qui vont façonner la terre, y créer la vie et la voir prospérer…
Règles et matériel
Difficile de ne pas être attiré par l’illustration acidulée de la boîte… Julien Castanié, qui illustre son premier jeu, a fait un formidable travail qui confère à l’ensemble cette saveur si particulière. Tuiles paysage et cartes sont à l’avenant, conférant au joueur la furieuse envie d’essayer ce petit jeu aux petits airs de Populous…
Les règles (8 pages) sont denses, un poil touffue, mais néanmoins très digestes. Elles se déclinent en un jeu de base (4 pages) et des règles avancées (2 pages)…
Matériel :20 jetons animaux, 48 tuiles paysages (de 6 types différents), 40 cartes Nature, 30 carte Vies (animaux et cités), 9 cartes Objectifs, 30 cartes Pouvoirs et 5 meeples pour chacun des 5 joueurs (+1 meeple bleu et jaune pour le jeu à 2).
Déroulement d’une partie
Mise en place
Les tuiles paysage sont triées et posées en pile.
Les cartes Nature, Vie et Objectif (pour les règles avancées) sont mélangées séparément pour former 3 pioches.
3 cartes Nature, 2 cartes Vie et 2 cartes Objectifs sont dévoilées
Les cartes Objectifs sont mélangées et on en retourne de 4 à 7 cartes en fonction du nombre de joueurs.
Chaque joueur reçoit 2 cartes Nature, 1 carte Vie et 1 carte Objectif et ses 5 meeples
Deroulement
A son tour de jeu, un joueur doit effectuer 2 actions parmi les suivantes :
1Piocher une carte : le joueur prend ou pioche une carte de son choix (Nature, Vie ou Pouvoir). S’il a plus de 6 cartes en main, il doit défausser une carte immédiatement.
2Jouer une carte de sa main : la carte jouée lui permet d’ajouter une tuile sur la terre en formation (carte Nature), d’ajouter des animaux ou de bâtir une cité (carte Vie) ou d’agir sur le terrain déjà formé (carte Pouvoir). Les Cités ont des besoins particulier (doivent être construite prêt de terrains donnés) et 2 au moins de ces besoins doivent être assouvis pour bâtir une cité.
Lorsqu’un joueur joue une carte Nature ou Pouvoir, il applique son effet et la place devant lui. Si les cartes jouées lui permettent de récupérer un objectif, il défausse les cartes utilisées et pose un meeple sur la carte.
Lorsqu’il construit une Cité, un joueur place un de ses meeples dessus. Si un joueur complète un besoin d’une cité déjà existante, il place lui aussi un meeple dessus (en remplacement du meeple déjà présent dans les règles avancées). Si les 4 besoins d’une cité sont assouvis, le joueur peut y placer un second meeple.
Si au cours de la partie, une cité n’a plus qu’un besoin assouvi (par l’utilisation d’un pouvoir par exemple), le joueur reprend son meeple. Si aucun de ses besoins n’est assouvit, elle disparait dans les brumes du temps…
Fin de partie
La partie s’achève si un joueur pose son dernier meeple (il remporte alors la partie) ou si un joueur souhaite piocher une carte et que la pioche est épuisé (le joueur ayant posé le plus de meeple).
l’Avis de la Rédaction
Les nostalgiques de Populous seront sans nuls doutes enthousiasmés par la thématique de
Gaïa (les effets pyrotechniques en moins
)
Les
règles sont très simples et les deux niveaux de jeu (trois si on ajoute la variante désastre qui introduit deux nouveaux pouvoirs: l’éruption (particulièrement destructeur) et l’éclair) permettent de
découvrir les différents rouages du jeu en douceur… Néanmoins, les règles de base montrent vite leurs limites et sont à réserver à un public résolument familial.
Certains ayatollah du jeu de gestion et du contrôle à outrance fustigeront la présence importante du hasard. Dans une configuration
à deux joueurs, le jeu se fait très tactique et devient
un brin plus chaotique lorsque le nombre de joueurs augmente, tout en restant tout à la fois fun et plaisant. Néanmoins, le système de pioche ouverte permet de maîtriser un peu les aléas de la pioche et cette composante hasardeuse font de Gaïa
un jeu léger et familial, plein d’interaction… et de frictions!
Côté bémol, on pourra s’étonner du rapport entre le matériel et la taille de la boîte qui aurait allégrement pu faire la moitié voir le tiers de sa taille… Mais cela reste purement cosmétique…
Outre sa thématique qui agira comme une madeleine de Proust sur les joueurs de Populous, la grande force de Gaïa est la simplicité de ses règles et leur grande accessibilité. La présence du hasard, les nombreuses interactions (en mode avancé), la possibilité de prendre possession des cités bâties par ses adversaires ou de les chasser en utilisant des pouvoirs sur les tuiles limitrophes de leurs cités en font un jeu dynamique et prenant parfaitement calibré pour un public familial…
On aime...
les règles simples et fluides
un jeu très accessible
les nombreuses interactions
une thématique proustienne
On n'aime pas...
une boîte un peu grande…