Porté par un dessin superbe et dynamique signé Joël Jurion et un scénario inventif qui se déroule à un rythme échevelé,
Klaw fait partie de ces séries grand public rafraîchissante autant qu’enthousiasmante. Après un premier cycle haut en couleur plein de surprises et de rebondissements qui se jouait des codes du genre pour mieux surprendre et captiver le lecteur, les auteurs ont embraillé avec un second cycle, s’amorçant avec
Rupture, parenthèse asiatique, avant de nous entraîner à Paris…
Ange s’est établi comme publicitaire dans la ville des lumières. Son talent, son assurance et son audace font merveille dans ce monde sans pitié de la publicité, finalement pas si éloigné des jungles urbaines qu’il a connu précédemment. Bien décidé à éviter de nouveaux ennuis, il décide de remiser sa panoplie de super héros au placard… Pour un peu, on pourrait croire que c’est un jeune homme ordinaire… Mais il est difficile de faire taire le Dizhis qui est en lui… Le naturel reprend vite le dessus et une série de cambriolages retentissants va l’inciter à réveiller le tigre qui est en lui… Mais d’autres Dizhis gravitent autour de lui, ainsi qu’un ennemi dont il pensait s’être débarrassé et qui va se rappeler à son bon souvenir…
Force est de reconnaître qu’Antoine Ozanam signe avec
Klaw une série grand public d’excellente facture. Il joue avec le facteur temps à la perfection, laissant filer les années pour faire laisser le temps à son personnage d’évoluer et de mûrir. La structure narrative comme de coutume s’avère parfaitement maîtrisée, avec des narrations parallèles judicieuses et bien conduites. S’ouvrant sur une séquence dynamique évoquant les pré-génériques des films d’action, l’album immerge d’emblée le lecteur dans ce Paris qui servira de décor à ce nouvel arc narratif. Ozanam continue d’étoffer son personnage principal, très attachant et doté d’un passé qui s’alourdit au fil des tomes, tout en soignant les second rôle qui s’avèrent très crédibles, de la voisine et son gamin attendrissant en passant par les personnages liés de près ou de loin aux Dizhis qui gravitent autour de lui.
Et puis il y a ce dessin, superbe et dynamique, à la croisée du manga et du comics… Joël Jurion, dont on a pu admirer le travail dans
Anachron ou les
Démons de Dunwich, réalise un sans-faute avec cette série. Si son sens du cadrage et du mouvement font merveille (et c’est peu dire!) dans les scènes d’actions, il parvient à dynamiser jusqu’aux dialogues en usant avec délice du champ et du contre champ de façon dynamique et résolument cinématographique. Son découpage s’avère des plus fluides, rendant la lecture de ses planches particulièrement agréable…
Le second tome de ce second cycle est mené tambour battant par deux auteurs aussi inventifs que talentueux. La mythologie esquissée par Antoine Ozanam, inspirée du zodiaque chinois, s’avère captivante et ce d’autant plus qu’elle est portée par des personnages étoffées et attachants. Jouant avec semble-t-il un plaisir jubilatoire avec les codes des histoires de super-héros, les deux auteurs signent une série grand public aussi rafraîchissante qu’enthousiasmante… Nous attendons avec impatience la suite des aventures d’Ange… en rêvant d’ores et déjà à un troisième cycle!