Quelle heureuse idée de rééditer le déjanté Un bébé à livrer en cette période de Noël… J’avoue avec honte être passé à côté de cette petite perle lors de sa sortie en 2011. Cette séance de rattrapage est donc l’occasion de découvrir ce premier album de Benjamin Renner…

Après un malencontreux accident de cigogne, un lapin plutôt crétin et un canard assorti se retrouvent à devoir aller livrer un bébé à Avignon… En chemin, ils rencontrent un sympathique cochon qui décide de leur prêter main forte… Plus par soucis de protéger le bébé de la bêtise de ses congénères que par solidarité animale… Et voilà nos compères qui prennent vaillamment la route d’Avignon… sans trop en connaître la direction… mais qu’importe! Ils ont une mission à (essayer de) remplir!

Animateur talentueux (il a travaillé notamment réalisé Ernest et Célestine avec Vincent Patar et Stéphane Aubier), Benjamin Renner s’est lancé dans la BD comme d’autres partent en vacances : pour pouvoir ses histoires sans y passer des années… A partir d’une situation totalement barrée, il tisse une histoire totalement… barrée… Son sens rythme et son comique de situation sont dévastateur alors que ses réparties absolument irrésistibles… L’histoire est joyeusement loufdingue, avec une accélération débridée en fin d’album, pour un final en apothéose!

Son trait rafraîchissant est redoutablement efficace. Avec une économie de trait, il met en scène des personnages d’une rare expressivité… Leurs silence s’avèrent très expressif avec ces trognes incroyables et ses regards indesriptibles…

Avec un bébé à livrer Benjamin Renner signe un album décalé, loufoque et déjanté absolument irrésistible… Drôle à pleurer, c’est sans nul doute un album à glisser sous le pied du sapin… Peu importe à qui vous l’offrez, grand ou petit, jeune ou vieux, il fera mouche… C’est typiquement le genre d’album qui devrait être remboursé par la sécu tant il fait du bien. Bon, d’accord, il fait mal aux côtes aussi…