Ce livre nous conduit au cœur d’un monde post-apocalyptique (le nôtre) dont le visage est devenu méconnaissable. On y suit les aventures de David qui renaît (littéralement) au sein d’un univers étrange où tout n’est qu’illusion et faux-semblant. Il faut bien l’avouer : l’imagination que déploie Serge Brussolo dans cette œuvre m’a soufflé. On finit par se demander comment l’auteur peut être aussi créatif. Brussolo est bien un auteur particulier, non seulement prolifique, mais aussi redoutable d’étrangeté et d’inventivité. Son univers est différent de tout autre, entre l’absurde et l’inquiétant, et le Carnaval de fer nous y plonge directement.
Ainsi, Shaka-Kandarec est une cité d’où tout conflit a été banni, et qui cache sous un air de fête permanent les plus machiavéliques des pièges. De même, les lits des cours et plans d’eau ont été envahis par une race de nains se nourrissant du limon et qui se manifestent en claquant des mains en un roulement semblable au roulis des vagues. Pour pouvoir être porté sur l’autre rive, il faut savoir être généreux en engrais organique, déversé au compte-gouttes si l’on veut assurer sa survie jusqu’au bout.
Ce ne sont que deux exemples parmi la multitude d’idées géniales qui émaillent le récit, mais sachez que jusqu’au dénouement final, vous serez étonnés, et même « manipulés ».

Bref, sans déflorer plus avant tout ce que vous découvrirez dans ce livre, je ne peux que le conseiller à tous ceux qui veulent mettre les pieds là où ils n’auraient jamais pensé pouvoir le faire avant d’en tourner les pages. Entrez donc dans la farandole …