Second volume de la série Kamarades, Tuez-les tous! replonge le lecteur dans un récit romanesque et romantique prenant place dans une Europe en guerre. Le premier tome se refermait à Ekaterinbourg dans la nuit funeste nuit du 16 au 17 juillet 1918, alors que les révolutionnaires russe s’apprêtent à exécuter la famille Roumanov sur ordre de Lénine…

Pourtant, alors que tout semblait perdu, les Romanov parviennent à prendre la fuite, aidés par le major Sinclair et le capitaine Fischer, émissaires envoyé respectivement par le roi Georges et l’Empereur Guillaume, tous deux cousins du Tsar Nicolas II. Ils auront fort à faire pour déjouer les pièges tendus par la nouvelle police politique dirigée par le sinistre Staline. Emportés par la tourmente révolutionnaire, il se passera du temps avant que les deux amants puissent vivre leur amour…

S’affranchissant de la tutelle de l’Histoire, Jean-Baptiste Dusséaux et Benoît Abtey ont tissé une uchronie romantique qui fait des Romanov l’enjeu d’un odieux chantage. Les deux scénaristes poussent leurs personnages à traverser une Europe ravagée par la Grande Guerre et la révolution…

Mêlant allégrement personnages fictifs et historiques, le récit ne connaît pas de temps de mort. Revers de fortunes et trahisons sont au programme de cet album passionnant… Au grès des épreuves qui ébranlent les Romanov, le lecteur va croiser des personnages encore anonymes qui seront appelés à jouer un rôle tragique dans les années à venir…

Rehaussé par une mise en couleur audacieuse et parfaitement maîtrisée, le dessin épuré de Mayalen Goust s’avère une fois de plus plein d’élégance. Son trait énergique fait la part belle aux regards, miroir de l’âme des personnages qu’elle met en scène alors que son découpage confère à l’histoire un aspect théâtral qui renforce l’intensité dramatique du récit de façon saisissante.

Après un premier album particulièrement envoûtant, ce second tome de la trilogie romantique de Jean-Baptiste Dusséaux et Benoît Abtey prend des libertés avec l’histoire, prenant le lecteur à contre-pied.

Porté par le dessin élégant de Mayalen Goust, les deux amants que tout oppose sont entraînés dans la tourmente révolutionnaire pour une uchronie captivante où tout semble possible… C’est avec une certaine impatience que nous attendons la conclusion de cette tragédie shakespearienne romanesque.