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Cafard
Cafard



Fiche descriptive

Dessins animés

Jan Bultheel

Benoît Magimel, Jean-Hugues Anglade, Julie Gayet...

9 décembre 2015

1h26

Chronique

1914, Buenos Aires. Jean Mordant triomphe au championnat du Monde de lutte.

Au même moment, de l'autre côté de l'Atlantique, dans une rue sombre d'Ostende en proie à l'occupation, sa fille, Mimi, se fait abuser par une patrouille de soldats allemands. De retour chez lui, Jean fait le serment de venger cette ignominie et s'engage avec son entraineur et son neveu dans la grande guerre, au sein du mythique bataillon belge ACM. A leur grand dam, les voilà embarqués pour 4 années dans une odyssée surréaliste autour du monde. Au bout du compte, malgré l’horreur de la guerre, les déchirures et les peines, Jean finira par retrouver une raison de vivre.

Inspirée d'une histoire vraie, cette épopée incroyable nous plonge dans l’absurdité de la guerre, de l’Europe à la Russie, de l’Asie à l’Amérique.
un excellent film!


Une improbable odyssée
Cafard, image du filmPremier long métrage du réalisateur flamand Jan Bultheel, Cafard est un film d’animation atypique qui nous entraîne dans la tourmente de la première guerre mondiale pour un improbable odysée pourtant inspiré de faits réels…

Buenos Aires, 1914. Alors que Jean Mordant devient champion du monde de lutte, Mimi, sa fille, est violentée par des Soldats allemands dans une sombre ruelle d’une Ostende occupée par l’armée allemande.
Jean s’embarque sans attendre pour rejoindre une Europe en guerre. Il s’engage avec Guido, son neveu, et Victor, son entraîneur, dans le bataillon belge d’Auto-Cannon-Mitrailleur (A.C.M.). Commence alors une improbable odyssée qui entraîneront nos héros à faire le tour du monde pour rentrer chez eux, après avoir combattu sur le front russe, connu l’embrasement révolutionnaire…

Nul n’en reviendra indemne de cette incroyable épopée…


Cafard, image du filmDès les premières images, le spectateur est immergé dans un univers graphique étrange et envoûtant. Tourné en motion capture, le film d’animation est doté d’une forte personnalité de par son graphisme atypique, épuré et très stylisé qui n’est pas sans évoquer d’anciens jeux-vidéos où décors et personnages étaient modélisés à l’aide de polygones. Le travail sur les couleurs et la lumière est particulièrement saisissant, soulignant avec une redoutable efficacité les différentes atmosphères du récit et participant grandement à l’esthétisme de l’ensemble. Certaines scènes frôlent le sublime, tel ce ballet mettant en scène le dieu Pan qui marque l’arrivée à Paris de Jean Mordant.

Le scénario est simple et bouleversant à la fois. Il fait la part belle à l’humanité des personnages qui, plongés dans la folie de la guerre, en ressortiront profondément ébranlés. Difficile de ne pas songer aux aventures de Corto Maltese qu’Hugo Pratt aimait à faire se dérouler à la lisière de l’histoire. Si les personnages sont fictifs, le générique de fin nous révèle qu’ils s’inspirent de personnages ayant réellement existés, tel Henri Herd dit Constant le Marin, qui fut héros de guerre et plusieurs fois champion du monde de lutte, ou Julien Lahaut, qui devint leader du parti communiste russe et qui intégrèrent tous deux l’ACM.

Cafard, image du filmLe titre du film est à double sens. Il désigne tant le nom donné au blindé dans lequel Jean Mordant et ses comparses vont combattre l’armée allemande aux côté de l’armée tsariste (en référence à cet insecte teigneux et lourdement carapacé) que l’état d’âme du personnage principal de l’intrigue alors que lui parviennent de funestes nouvelles. Difficile de ne pas être bouleversé par le tragique destin de ce colosse sensible jeté dans la tourmente de l’histoire. La fin, d’une désarmante simplicité, s’avère particulièrement touchante…

La musique, superbe, occupe une place importante dans ce récit mettant en lumière une part méconnue de l’histoire de la Grande Guerre.

Réalisé avec peu de moyens et une équipe réduite, Cafard met en lumière un épisode méconnu de la Grande Guerre : l’improbable odyssée des soldats belges de l’ACM.

Avec ce premier long métrage, Jan Bultheel fait montre de ses talents de conteur et de metteur en scène avec un film aux graphismes stylisés et anguleux nimbés d’une lumière saisissante et d’une mise en couleur pertinente. Son récit plein d’humanité se déroulant en marge de la grande histoire, n’est pas sans évoquer l’œuvre de Pratt et plus particulièrement certaines aventures de Corto Maltese…

Cafard est un film atypique et envoûtant à découvrir d’urgence avant qu’il disparaisse des écrans… On ne peut qu’espérer qu’un éditeur inspiré propose l’album, pour l’heure édité uniquement en flamand, au public français…
Le Korrigan




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