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Nous ne dirons rien de leurs femelles
Communardes



Fiche descriptive

Histoire

Communardes

Tome 3

Wilfrid Lupano

Xavier Fourquemin

Anouk Bell

Vents d'Ouest

24 Février 2016


14€50

9782749307985

Chroniques
les éléphants rouges
La Commune à hauteur d’enfant
l'Aristocrate Fantôme
la cause des femmes
Nous ne dirons rien de leurs femelles
Egalité, j’écris ton nom

La révolution n’est pas qu’une affaire d’hommes...

Marie n’est pas une intellectuelle, ni une aristocrate, encore moins une militante. La Commune, elle aurait pu ne pas la vivre, et continuer à accumuler de la rancœur et de l’amertume dans sa vie de servante, d’ouvrière à la journée.

Seulement, la Commune est là et, avec elle, une occasion en or de régler les comptes, de laisser sortir enfin cette froide colère qui lui tord le ventre, de redresser la tête, de faire payer ceux qui ont fait de sa meilleure amie Eugénie : un fantôme dont le rire dément résonne dans une crypte de damnées.

La Commune promet que les lâches et les oppresseurs d’hier vont payer. Ça tombe bien, Marie en connaît quelques-uns. Et elle est prête à se salir les mains...
un excellent album!


Egalité, j’écris ton nom
Communardes, case du tome 3 © Vents d'Ouest / Fourquemin / Lupano / BellWilfrid Lupano nous entraîne une nouvelle fois au cœur de la Commune de Paris à travers le destin d’une femme du peuple qui prit les armes pour régler ses comptes avec la société et donner corps à sa colère et à sa rancœur…

Le colonel Jeaujard est de retour d’Afrique, remportant de nombreux trophée de chasse… Si Marie, leur servante, est impressionnée, leur fille, Eugénie Jeaujard n’en a cure… Pour échapper à l’effervescence familiale, elle se rend à la librairie, où Edouard, jeune et beau relieur, lui donne à lire des textes signés Thoreau, Proudhon ou Bakounine, cachés dans des reliures d’ouvrages plus recommandables pour une jeune fille de bonne famille… Eugénie tombe enceinte et Edouard, décidé à assumer ses actes, s’empresse de demander la main de la belle jeune femme à son père… Le colonel le rejette comme un malpropre et fait entrer de force Eugénie au couvent…

Les années passent. La Commune est proclamée et Marie est sur les barricades et participe à la réquisition du couvent de Picpus… Là, dans les entrailles du bâtiment, elle retrouve Eugénie, enfermée comme une bête dans une geôle sordide, la raison l’ayant abandonné…

Communardes, planche du tome 3 © Vents d'Ouest / Fourquemin / Lupano / BellDans le Paris insurrectionnel, les armes à la main, elle est bien décidée à faire payer chèrement aux oppresseurs d’hier et tout particulièrement à ceux qui ont causé la folie de celle qui lui accorda son amitié, libérant une colère et une rancœur trop longtemps contenue…


Avec cette trilogie, Wilfrid Lupano ne cherche pas à faire œuvre d’historien, mais à montrer comment trois femmes ont vécu cette parenthèse révolutionnaire qui n’a duré que trois petits mois mais qui marqua profondément les esprits… Si la Commune mit en œuvre de nombreuses idées socialistes, elle fit globalement peu cas des femmes… Pourtant, une fois encore, comme cela fut le cas lors des révolutions de 1789, 1830 et 1848, le combat des femmes rejoint celui des ouvriers, de façon sans cesse plus appuyé, marquant l’entrée fracassante des femmes en politique… Désireuses de poser les bases d’une nouvelle société où elles auraient leur mot à dire, elles contribuèrent à faire vaciller les bases d’une société conservatrice et patriarcale…

une histoire chorale, qui mélange les personnages dans un chassé-croisé finement orchestré par un Wilfrid Lupano comme toujours très inspiré
Communardes, planche du tome 3 © Vents d'Ouest / Fourquemin / Lupano / BellSi chacun des albums peut se lire séparément, mis bout à bout, ils forment une fresque saisissante, montrant comment des femmes de tout âge et de toutes conditions ont pu prendre les armes pour défendre une utopie socialiste où l’égalité ne serait pas un vain mot. Les éléphants rouges, l'Aristocrate Fantôme et Nous ne dirons rien de leurs femelles forment donc une histoire chorale, qui mélange les personnages dans un chassé-croisé finement orchestré par un Wilfrid Lupano comme toujours très inspiré. Sur les barricades, on recroise donc Victorine, la petite fille rêveuse, et Élisabeth Dmitrieff, la militante engagée alors que Marie, animée par une colère et une haine farouche, va se lancer dans une fuite en avant qui ne pourra que s’achever tragiquement… Les dernières planches de l’album qui retranscrivent fidèlement le discours tenu par le professeur Louis Bergeret lors du procès de communardes, sont tout à la fois glaçantes et édifiantes, dénonçant avec ferveur le sort peu enviable réservé aux femmes… L’album se referme sur une phrase abjecte et lapidaire d’Alexandre Dumas Fils dont un extrait a donné son nom à ce présent album…

Avec son dessin généreux, Xavier Fourquemin atténue quelque peu la noirceur du récit. Son trait, formidablement expressif, n’en est que plus efficace pour donner à voir les sentiments qui s’emparent de Marie lorsqu’elle découvre les souffrances endurées par Eugénie… Avec un talent évident, il redonne vie à cette époque troublée de façon convaincante, esquissant un Paris insurrectionnel foisonnant de détails, alors que ses planches sont joliment mises en valeur par le travail subtil de colorisation d’Anouk Bell…

Communardes, planche du tome 3 © Vents d'Ouest / Fourquemin / Lupano / BellDepuis la semaine sanglante qui sonna le glas de la commune, près de 150 ans se sont écoulés. Durant ces décennies, la condition féminine n’a cessé de progresser, sans parvenir pour l’heure à une juste égalité entre hommes et femmes. Marie, Élisabeth ou Victorine reprirent le flambeau allumé par Olympe de Gouges ou Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt, avant de le céder à d’autres, qui continuèrent la lutte…

Avec cette trilogie passionnante, Wilfrid Lupano et ses complices dessinateurs braquent les projecteurs sur ces femmes, célèbres ou anonymes, qui ont versé leur sang pour bâtir une société plus juste où « égalité » ne serait pas un vain mot…

Subtilement mis en scène par Xavier Fourquemin dont le travail ne cesse de nous enchanter depuis le premier tome d’Alban, ce scénario parfaitement maîtrisé de Wilfrid Lupano clôture de façon magistrale cette formidable histoire chorale, salutaire et édifiante, qui se déroule en mage d’une histoire méconnue car peu ou pas enseignée à l’école… Pensez-donc, le peuple qui prend les armes pour combattre un gouvernement inique, ça fait désordre!

Le Korrigan




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Maléfices a pour cadre la France de la Belle Époque (1870-1914), où les superstitions campagnardes et la mode citadine du spiritisme côtoient la pensée scientifique.
Crimes se déroule à la même époque et inscrit dans la tradition des littératures classique, fantastique et horrifique du XIXe siècle.