Les séries concept ont plus que jamais le vent en poupe mais si toutes ne resteront pas dans les mémoires force est de reconnaître que
L'Art du Crime se place sous les meilleurs auspices avec ce premier opus…
Manhattan, 1972. Le milliardaire Art Blumenfeld envoie une lettre énigmatique à Nora Hathaway pour l’inviter à venir le voir à New York… Dans l’enveloppe un dessin et un comics book culte parut dans les années 40 et laissé inachevé par son auteur, Curtis Lowell…
Lorsqu’elle arrive au rendez-vous, Blumenfeld est mort, assassiné par un homme que la quête des cinq dernières pages de la BD a fait sombrer dans la folie… Les circonstances jouant contre elle, Nora est rapidement accusée du meurtre… Seul John Stoner, alias Snail, un flic intuitif et atypique croit en son innocence… Il sera sa seule chance de sortir du guêpier dans lequel elle s’est fourrée…
Chaque tome de
L’Art du Crime sera consacré à l’un des neufs arts : peinture, littérature, sculpture, cinéma, musique, architecture, théâtre, audiovisuel et, bien entendu, bande dessinée… A tout seigneur tout honneur, c’est avec le neuvième art qu’Olivier Berlion et Marc Omeyer inaugure cette série-concept…
Dans une ambiance polar harboiled,
Planches de sang nous conte les crimes de Rudi Boyd Fletcher, un homme obsédé par le grand œuvre de Curtis Lowell et qui est prêt à tout, même à tuer, pour lire les dernières pages de cet album mythique…
Cette plongée en eaux troubles, au seuil de la folie, est pour le moins déstabilisante mais le scénario, écrit à quatre mains par Olivier Berlion et Marc Omeyer, s’avère captivant et solidement charpenté. Eclairé par des flashback subtils, les scénaristes revisitent avec talent et inventivité le concept de la lettre volée d'Edgar Allan Poe au travers d’une enquête nerveuse dérengeante…
Comme à l’accoutumée, Olivier Berlion signe un album de haute tenue parvenant en quelques planches à nous immerger dans un polar solidement charpenté. Ses planches, rehaussée par les discrètes couleurs de
Christian Favrelle, sont comme de coutumes finement ciselées, servant au mieux ce polar atypique et envoûtant…
Premier tome d’une série-concept prometteuse, Planche de Sang séduira les amateurs de polars harboiled pour narration parfaitement maîtrisée, son dessin impeccable et son ambiance dense et dérangeante… Il pose les bases d’une série ambitieuse et originale où chacune des histoire va naître de l’esprit fécond et dérangé d’un tueur en série condamné à perpétuité.
Il nous tarde de lire le second opus de la série qui sera mis en image par Eric Stalner en nous entraînera dans le Paris du second Empire à la suite d’un peintre tourmenté qui trouve son inspiration dans le crime, sorte de version sombre du déjanté Créateur d’Albert Dupontel…