Avec Monster Club, Jean-Luc Masbou revêt une nouvelle fois sa casquette de scénariste, laissant à Faw le soin de mettre son récit en images, succédant ainsi au talentueux Thierry Leprévost …

Des témoignages concordants font état d’échouages de calamars géants sur les plages de Terre-Neuve. Mais aucun de ces spécimens n’ont pu être ramené pour prouver de façon irréfutable leur existence… N’est-ce pas typiquement le genre de mission qui sont la raison d’être du Monster Club… enfin, des Monster Clubs!

Que le meilleur gagne et dieu sauve la Reine! inaugurait une série joyeusement déjantée mettant en scène d’exubérants gentlemen (et laydies!) formant un club de cryptozoologistes dans un univers évoquant tant l’œuvre de Jules Verne que les Mondes Perdus de Conan Doyle… dans une version délicieusement frapadingue… Chacun membre du club est doté d’un caractère délicieusement archétypal qui évoque étrangement des personnages de jeu de rôle… d’ailleurs, certaines scènes ou répliques ne dépareilleraient pas dans une partie de JdR!

Dans ce second tome, le club américain s’intéresse de près à ses calamars géants et va construire un improbable sous-marin en forme de cachalots (prédateurs naturels des calamars) pour partir les traquer… On retrouve avec plaisir nos insolites cryptozoologistes pour une aventure loufoque et rythmée par des scènes au burlesque assumé… Et si l’histoire s’amorce avec le club américain, on se doute bien que tôt ou tard, le club so british va entrer dans la danse… de façon pour le moins inattendue! Le scénariste s’en est visiblement donné à cœur joie en imaginant certaines scènes et en concoctant des dialogues particulièrement truculents.

Evoquant celle du premier, la couverture de l’album donne d’emblée le ton résolument humoristique et maritime, avec le harpon et l’épuisette (?) qui remplacent les revolvers du tome 1. Thierry Le Prévost laisse les crayons à Faw qui s’en sort pour le moins honorablement… même si son trait semble un brin moins fluide que celui de son prédécesseur. Pourtant, on retrouve avec plaisir nos gentlemen (et nos ladies!), mis en scène avec cette délicieuse exagération théâtrale de mouvements qui accentue délicieusement le comique de situation…

Jean-Luc Masbou semble prendre un plaisir jubilatoire et communicatif à mettre en scène les membres loufoques et déjantés du Monster Club dans une nouvelle aventure riche en situations rocambolesques, en rebondissements et en dialogues truculents…

Drôle et rafraîchissante gageons que nos joyeux cryptozoologistes reviendront pour une nouvelle aventure…