Avec Freak Shop, Henri Kermarrec invite les joueurs à pousser la porte de la petite boutique des horreurs pour y acheter quelques monstres et objets insolites et horrifiques pour peupler son manoir et rendre le séjour des visiteurs délicieusement terrifiant…


Bon, inutile de le cacher, on apprécie particulièrement le travail de Miguel Coimbra dont les pinceaux nous ont déjà enchantés dans 7 Wonders, Hit Z Road, Small World ou Intrigo… Et Freak Shop ne déroge pas et il suffit de voir l’illustration de la boîte pour s’en convaincre… Chacun des monstres figurant sur les cartes marchandises est un régal pour les mirettes et l’ensemble s’avère pour le moins attractif… On a d’emblée envie de pousser la porte du Freak Shop pour s’y approvisionner en monstres, accessoires et serviteurs en tous genre…

La lecture du livret de règle (8 pages) est très agréable… Les mécanismes y sont exposés avec clarté et les exemples viennent préciser chaque point de règle… Bref, c’est du bien bel ouvrage…

Contenu de la boîte : 66 cartes, 12 tuiles, 1 bloc de score

Mise en place
Pour ce qui est de la mise en place, difficile de faire plus simple: chaque joueur reçoit 4 cartes (d’une valeur étant définie en fonction de l’ordre du tour de jeu) et 5 cartes sont dévoilées au centre de la table pour constituer la boutique…

On dévoile une carte Objectif de chaque type et la carte Fermeture est mélangée avec les 6 dernières cartes de la pioche… La boutique des horreurs peut ouvrir et la partie commencer!

Deroulement
A son tour de jeu, un joueur doit effectuer l’une des actions suivantes:

1Réaliser une bonne affaire (échanger un nombre de carte de même valeur contre un nombre identique de carte d’une seule autre valeur)

2Echanger au juste prix (échanger une ou plusieurs cartes contre d’autres pour une valeur totale égale)

A l’issue de son tour, le joueur pioche 1 ou 2 cartes, selon le nombre de joueurs.

Fin de partie
Si la carte Fermeture est révélée, la partie s’achève immédiatement. Chacun procède à un décompte en fonction des cartes objectif… Le joueur totalisant le plus de points aura le manoir le plus terrifiant et remporte la partie…


Si les superbes illustrations de Miguel Coimbra séduisent d’emblée le chaland, la mécanique simple et fluide concoctée par Henri Kermarrec achève de le convaincre…

Car c’est un petit bijou de malice que ce Freak Shop… Les règles s’expliquent en une poignée de seconde mais la physionomie des parties est à chaque fois chamboulée par la combinaison des cartes Objectif fort subtilement classées en trois catégories… Le but de chaque partie est ainsi sans cesse modifié, assurant un excellent renouvellement du jeu…

S’inspirant de ceux de la vénérable scopa italienne, les mécanismes du jeu s’avèrent particulièrement simples et malins: à son tour, on échange des cartes placée devant soit contre des cartes de la boutique… Ces cartes devenant dès lors disponibles pour les autres joueurs… On peut certes jouer dans son coin, mais ne pas garder un œil attentif sur les prises des adversaires c’est la meilleure tactique pour les faire gagner!

Les règles simples et fluides en font un jeu idéal pour séduire un large public, mais ce n’est pas tout! On joue à jeu découvert : toutes les cartes en jeu sont visibles et les plus grands peuvent donner de précieux conseils aux plus jeunes qui ont tout le loisir d’apprendre en douceur les mécanismes et les subtilités du jeu…

Mais ce n’est pas fini! Le fait même de connaitre l’ensemble de cartes impulse une folle ambiance autour de la table… discussions à bâtons rompus, conseils empoisonnés et baratins en tous genre sont de rigueur! Pour le plus grand plaisir de tous!

Porté par les illustrations drôles et faussement horrifiques de Miguel Coimbra, Freak Shop est un délicieux jeu de carte destiné à séduire à large public aimant frissonner de plaisir.

En s’inspirant librement de la scopa, Henri Kermarrec signe un jeu particulièrement enthousiasmant à la fois simple et rudement malin… Un futur classique, assurément!



les illustrations drôlement horrifiques de Miguel Coimbra
les règles simplissimes
les parties aussi animées que disputées aux physionomie sans cesse différentes



le jeu est tellement bon que le bloc de score n’y suffira pas

(*) en hommage au film déjanté de Frank Oz