Avec
le Fulgur Christophe Bec et Dejan Nenadov nous proposent un récit d’exploration à la Jules Verne, mêlant aventure et sciences pour une libre adaptation du roman éponyme de Paul de Sémant…
1907. Une violente tempête englouti un navire voguant dans le canal du Yucutan avec sa précieuse cargaison de près d’un milliard d’or pur.
Quelque temps plus tard, un groupe hétéroclite composé de savants, d’aventuriers et d’hommes d’affaire se lance à la recherche de ce trésor englouti à bord du Fulgur, un sous-marin unique en son genre capable d’explorer les grandes profondeurs et de retrouver l’épave…
Mais ce qu’ils vont trouver dans les abysses dépassera leurs attentes les plus folles et ébranlera les certitudes scientifiques…
Publié par épisode dans le
Globe Trotter, entre mars et août 1907, ce récit d’exploration subaquatique s’inscrit dans la lignée des romans d’aventure de Jules Verne, à la croisée de son
20.000 lieues sous les mers pour l’aspect aquatique de l’aventure, et du
Voyage au centre de la Terre, pour la faune et la flore qu’ils y découvrent… le tout saupoudré du Monde perdu d’Arthur Conan Doyle et d’une bonne dose de steampunk…
Les abysses semblent exercer depuis toujours sur Christophe Bec une étrange fascination… On se souvient de l’inquiétant Sanctuaire qu’il mis en image sur un scénario de Xavier Dorison ou de son Carthago dessiné par Eric Henninot puis par Milan Jovanovic… Respectant les codes du genre, il nous entraîne à présent dans une chasse au trésor qui va rapidement laisser la place à un récit d’exploration riche en rencontres inquiétantes et en découvertes vertigineuses…
Le scénariste a judicieusement conservé le découpage feuilletonesque qui rythme le récit de façon savoureuse ainsi que de longs récitatifs rappelant son ancrage littéraire. Il a cependant apporté une touche personnelle dans le découpage des scènes, conférant une salutaire touche de modernité à ce récit d’aventure de facture classique…
Graphiquement, Dejan Nenadov nous livre un formidable travail. Son encrage soigné évoque les gravures qui firent les grandes heures des romans feuilletons de la Belle Epoque. Il donne vie à des créatures inquiétantes rencontré par l’équipage avec une redoutable efficacité. Son découpage énergique sert au mieux les scènes d’action alors que des cadrages larges donnent la pleine mesure des découvertes grandioses réalisées par l’équipage hétéroclite du Fulgur, telle la majestueuse caverne où git l’épave du Goliath…
Quel dommage que l’élégante couverture n’aient pas bénéficié d’une maquette évoquant l’esprit de celles des romans de Verne édité par Pierre-Jules Hetzel, tel que cela a pu être fait pour les superbes têtes de chapitres ou pour le quatrième de couverture!
Porté par les dessins envoûtants de Dejan Nenadov, Christophe Bec signe une adaptation de haute tenue du roman d’aventure feuilletonesque de Paul de Sémant dans lequel plane l’ombre indéniablement l’ombre de Jules Verne, de ses 20.000 lieues sous les mers à son Voyage au Centre de la Terre.
De facture classique, le scénario parfaitement maîtrisé de Christophe Bec n’en reste pas moins captivant et entraînant, posant les bases d’une trilogie intrigante et prometteuse mêlant sciences et aventure…