Après un premier cycle somptueux au cours duquel nos jeunes et intrépides héros ont marché sur la Lune, Alex Alice nous entraîne pour notre plus grand plaisir dans son univers uchronique d’inspiration steampunk avec cette fois-ci la planète Mars en ligne de mire…

1870. Séraphin et ses compagnons d’aventure sont revenus sur Terre après avoir foulé le sol de la Lune. Ils ont trouvé refuge dans un manoir breton pendant que le Père de Séraphin est parti à Londres, espérant y créer l’Internationale de l’Ether afin de rendre cette énergie nouvelle accessible à tous…

Mais les puissances ne l’entendent pas de cette oreille et son prêtes à tout pour mettre la main sur les secrets de l’éther. Le savant humaniste va être enlevé par les agents prussiens alors que nos jeunes héros vont avoir fort à faire pour s’échapper à bord de l'Ethernef en compagnie d’Élisabeth en Bavière, l’impératrice d’Autriche…

La course à l’éther est lancée et la paix sur Terre est plus que jamais menacé… Elle repose désormais entre les mains des Chevaliers de Mars…

Quel Plaisir que de se replonger dans l’univers baroque imaginé et superbement mis en image par Alex Alice! On est presque étonné que ce ne soit que le troisième tome tant les précédentes aventures de Séraphin, Sophie et Hans nous avaient laissé un souvenir impérissable…

Influencé tant par les récits d’aventures scientifiques de Jules Verne ou de H.G. Wells que par la poésie d’un Miyazaki ou d’un Camille Flammarion, son récit éminemment romantique sur lequel plane l’ombre de l’énigmatique Louis II de Bavière nous entraîne à la conquête de l’espace. Difficile de ne pas être séduit par la façon dont réel et imaginaire se mêlent et s’entremêlent de façon saisissante. L’auteur exploite avec finesse le contexte historique tendu de l’époque pour poser le cadre souple mais crédible à son histoire feuilletonesque riche en péripéties…

Et les rebondissements ne manquent pas dans ce récit épique à grand spectacle qui remet l’Aventure avc un grand «A» au goût du jour : enlèvements, combats, traversées en barque sur une mer déchaînées, explosions, traîtrises, amour, amitiés, espionnage, poursuites à bords de véhicules incroyables, combats naveaux ou aériens et voyage dans l’espace en direction de la Planète Rouge qui nous réserve bien des surprises… Le tout servi par des dialogues drôles et percutants et porté par des dessins tous juste somptueux…

Car les planches de l’album sont une fois encore somptueuses. Alex Alice a fait un formidable travail de designer pour dessiner ses incroyables machines volantes ou les uniformes superbement inquiétants des prussiens. Ses aquarelles sont magnifiques, nimbant chaque scène d’une lumière saisissante alors que son trait élégant a la force évocatrice et la poésie des œuvres de Miyazaki…

Ce nouveau cycle renoue avec tout ce qui faisait le charme du premier : des dessins somptueux aux couleurs lumineuses, un récit d’aventure scientifique et poétique dans la lignée des œuvres de Verne ou de Miyazaki, le tout porté par des personnages intrépides, drôles et attachants qui évoluent dans un cadre mêlant habilement imaginaire et contexte politique de l’époque.

Après l’envoûtant Troisième Testament et l’impressionnant Siegfried, Alex Alice signe avec le Château des Etoiles son Grand-Ouvre… Les amateurs ne passeront pas à côté des Gazettes qui prépubliaient ce formidable récit, augmenté pour l’occasion de textes et d’illustrations qui densifient l’univers foisonnant de la série…