Dans
Adrénaline, les joueurs incarnent des combattants enfermés dans une arène futuriste… Equipés d’armes dévastatrices, ils n’ont d’autres alternatives que de tuer ou être tués… Tout un programme!
Règles et matériel
Signée Jakub Politzer, l’illustration de la boîte attire indéniablement l’œil de l’amateur de jeux vidéo tant le design évoque l’univers survitaminé d’un F.P.S… FPS? Oui, FPS pour
First-Person Shooter, un jeu de tir à la première personne où le scénario s’efface bien souvent devant l’action et qui a été popularisé par
Doom…
On est d’abord attiré par les
sympathiques figurines qui donnent corps à chacun des combattants lâchés dans l’arène puis c’est les tuiles munitions et points de victoire, les jetons dégâts, crânes ou autres cubes munitions qui attirent l’œil avant que le plateau de jeu modulable n’achève de nous convaincre… Cerise sur le gâteau les cartes Armes et Amélioration dont les illustrations renforce la filiation avec les Doom-like… Indéniablement, le
matériel est à la fois coloré et immersif…
Le
livret de règles fait pas loin de 12 pages auquel il faut ajouter 4 pages de Manuel d’armes… C’est conséquent pour le joueur occasionnel mais l’ensemble n’en reste pas moins parfaitement digeste… D’autant que le livret de règles est
truffé de notes d’humour surprenantes et
impromptues qui déstabilisera (voir énervera) certains lecteurs!
Le texte d’introduction censé présenter le contexte du jeu est ainsi rendu illisible par l’arrivée inopinée de la bien nommée Violette, une combattante exubérante, nous expliquant qu’au final, on se fiche bien du contexte sombre et tourmenté du jeu, l’essentiel étant de s’éclater! Elle reviendra égailler la lecture du livret alors que la présentation des différents combattants est joyeusement déjantée…
On aime ou on déteste… nous, on adore!
Au niveau organisation, on s’étonne que la liste du matériel ne se trouve qu’en fin de livret mais ça reste un détail… On appréciera le
résumé des règles qui servira de guide salutaire lors de la première partie… Le Manuel des Armes sera au départ fréquemment consulté mais les
icones bien pensés aidant, on s’en passera facilement après quelques parties… Bref : c’est du bel ouvrage beau et bien édité…
Contenu de la boîte : 1 plateau de jeu modulable, 1 plateau réversible Mode de Jeu, 21 cartes Arme, 24 cartes Améliorations, 36 tuiles Munitions, 1 carte Boot, des tombereau de jetons Points de Victoire, 1 marqueur Premier Joueur et, pour chacun des 5 joueurs : 1 figurine, 1 tuile Action, 1 plateau individuel, 20 jetons Dégâts, 3 cubes munition de chaque couleur (bleu, jaune et rouge)
Déroulement d’une partie
Mise en place
Grâce au visuel, la mise en place du jeu s’avère à l’usage très rapide… Chaque joueur prend son set de matériel et des cartes Armes et des tuiles Munition sont placées aux emplacements prévus sur le plateau. Chaque joueur reçoit 2 cartes Améliorations, en choisit une pour désigner son emplacement d’entrée en jeu et conserve l’autre…
Deroulement
A son tour de jeu, un joueur peut effectuer 2 actions parmi les 3 suivantes :
1Courir partout (se déplacer de 1 à 3 cases)
2Prendre des trucs (se déplacer et ramasser des armes -en en payant le coût- ou des munitions)
3Tirer sur des gens (faire usage d’une arme pour blesser / pulvériser / annihiler / massacrer un ou plusieurs adversaire).
Adrénaline oblige, plus il est blessé et plus un joueur voit ses capacités accroître…
Lorsqu’un adversaire meurt, les personnes l’ayant touché scoreront et la malheureuse victime pourra faire un respawn…
Durant son tour, un joueur peut utiliser une ou plusieurs cartes Amélioration.
A l’issue de son tour, un joueur peut recharger des armes utilisées précédemment en en payant le coût (cubes munition et/ou carte Amélioration)…
Un joueur ne peut jamais posséder plus de 3 Armes ou Amélioration.
Fin de partie
A chaque fois qu’un joueur trouve la mort, il place un crâne sur son plateau personnel, diminuant le nombre de points qu’un joueur peut marquer en le dessoudant… Lorsque les 8 crânes auront été utilisés, la partie s’achève… Presque! Chaque joueur entame un ultime tour où, boosté par l’adrénaline, leur capacité est décuplée!
Lorsque les armes auront fini de parler, des points sont attribués en fonction de son tableau de chasse et le joueur totalisant le plus de points remporte la partie.
l’Avis de la Rédaction
Adrénaline est un jeu particulièrement déroutant qui ne ressemble pas du tout à l’image qu’on pouvait s’en faire avec le pitch…
mais qui n’en reste pas moins excellent pour autant!
Ayant
les apparences d’un simulateur de F.P.S. , on pouvait s’attendre à un jeu où ça défouraille à tout va, à coups de guns aussi futuristes qu’improbables, pour des parties nerveuses et tendues à souhait…
Et si ça tire pas mal, si on blesse ou massacre à tour de bras,
Adrénaline est avant tout un jeu de gestion et d’optimisation où
le hasard est réduit à la portion congrue du tirage des armes et des tuiles munitions…
Le
choix des armes est bien évidemment crucial! Les engins les plus dévastateurs étant les plus couteux (et donc plus longs et les plus difficile!) à recharger… De même, mieux vaut éviter de ne ramasser que des armes nécessitant les mêmes types de munitions, sous peine de se retrouver rapidement tout nus avec de gros flingues vides…
Les premières parties seront quelque peu déroutantes et manqueront un brin de fluidité de par la nécessité de se référer régulièrement aux règles pour connaître le fonctionnement de chaque arme… Mais, passée cette nécessaire phase de découverte et d’appropriation,
ce n’est que du bonheur! Aidés par une iconographie bien pensée, les joueurs gagneront en efficacité et pourront se concentrer sur les aspects
gestion de son équipement (armes, munitions & améliorations) et
optimisation de leurs actions…
La
mécanique du jeu est particulièrement simple et de
délicieux mécanismes ludiquement indolores s’avèrent être d’ingénieuses trouvailles :
1 L’idée qu’
un joueur blessé devienne plus performant grâce à l’adrénaline qui va considérablement le booster… Dans un premier temps, l’option
Prendre des trucs va ainsi se voir gratifier d’un déplacement supplémentaire… Dans un second temps, ce sera l’option
Tirer sur des gens qui se verra améliorée de la même façon… Ca n’a l’air de rien mais à l’usage, cela accroît considérablement les options tactiques offertes au joueur blessé!
2 Une fois un joueur passé de vie à trépas (momentanément puisqu’il pourra ressusciter), les joueurs se partagent des points selon les blessures infligées à la dépouille encore tiède, le joueur ayant fait couler le premier sang recevant un petit bonus de 1 PV… Mais lors du prochain respawn, il deviendra
une proie un brin moins lucrative… dès lors pourquoi s’acharner sur lui alors que d’autres adversaires s’avèrent plus intéressants?
3 Quand un joueur vous cherche un peu trop des noises (quand il s’acharne un peu trop sur vous par exemple mais aussi grâce à l’Amélioration Grenade Traçante), vous le marquez… Dès que vous le blesserez, toutes ces
marques se transformeront en blessures… niak ! niarl!... Ca n’a l’air de rien mais c’est particulièrement jouissif!
La
Frénésie Finale qui propose aux joueurs un
dernier coup d’éclat en modifiant légèrement les actions possibles avant la fin de la partie pousse la tension à son paroxysme… Les
modes Domination et Tourelles viennent modifier subtilement le jeu sans nullement le dénaturer, assurant des parties aux physionomies très différentes…
Filip Neduk signe avec Adrénaline un délicieux jeu de gestion doté d’une thématique fun et étrangement bien rendue… une fois passée la partie de découverte!
Car Adrénaline est clairement un jeu qui se bonifie avec le temps… Et dès que les joueurs sont familiarisés avec les différents types d’armes, les parties se font fluides, subtiles et infiniment plus tactiques…
On aime...
la rédaction des règles joyeusement décalées
le matériel qui immerge les joueurs dans un Doom-like
la thématique fun étrangement bien rendue
l’audacieux mélange d’affrontement, de gestion de ressource et de tactique
les règles entravant l’acharnement
On n'aime pas...
la première partie qui manque de fluidité… Mais après, c’est du bonheur!