




Secondés par Martin Trystram, Lewis Trondheim et Kris s’emparent donc des commandes de l’Infinity 8 pour nous entraîner dans une version space op’ décapante de la folie seventies…
Ce n’est pas de gaité de cœur que Patty Stardust répond à la convocation du capitaine de l’Infinity 8… Et pour cause! Elle sait que sa mission risque de griller sa couverture d’agent infiltré au cœur de la Guérilla Symbolique, un groupuscule d’artistes psychédéliques et activistes dirigée par un gourou illuminé prêt à tout pour faire un formidable happening aussi intersidéral que sidérant…
Alors que Patty explore cette satanée nécropole qui empêche l’Infinity 8 de poursuivre son voyage, Ron Digger qui l’espionne aperçoit un mausolée érigé à la gloire des plus grands chanteurs et musiciens du très select club des 27 : Jimmy Hendrix, Brian Jones, Alan Wilson, Janis Joplin, Robert Johnson, Kurt Cobain, Amy Winehouse, tous plus ou moins morts d’overdose… Quel meilleur lieu pour l’ultime happening de la Guérilla Symbolique que cette tombe où repose tant d’artistes?
Devant les proportions que vont prendre les évènements, Patty Zimmer (alias Patty Stardust) va devoir délaisser un temps sa mission pour sauver ce qui peut encore l’être…

Le capitaine de l’Infinity 8, de la race des Tonn Shär, a la formidable capacité de pouvoir rembobiner 8 fois les 8 dernières heures… Ce nouvel opus est donc l’un de ces reboot au cours duquel une nouvelle agente aussi sexy que rebelle à toute forme d’autorité, est censée élucider les raisons de la présence de cette hallucinante nécropole galactique sur la route de l’Infinity 8… Mais, comme de coutume, rien ne se déroulera vraiment comme prévu!
Le moins que l’on puisse dire c’est qu’à l’instar de ses prédécesseurs et avec ses vrais airs d’Angela Davis, Patty Zimmer (nom de code Patty Stardust) est dotée d’un corps de rêve et d’un fichu caractère… Ce que Mister Moosh, journaliste ne vivant que pour ses followers et rêvant de pouvoir filmer l’happening à venir, va apprendre à ses dépends… Ecrit à quatre mains, le scénario rafraîchissant de Kris et Lewis Trondheim est une fois encore totalement déjanté… S’inscrivant dans l’esprit des seventies, le scénario riche en évènements totalement loufdingues va une fois encore entraîner cette nouvelle héroïne bien loin de sa mission originelle, le mystère de cette titanesque nécropole restant pour l’heure toujours insondable…

Graphiquement, le scénariste et dessinateur de
Pacifique signe des planches extrêmement dynamiques. Martin Trystram semble s’en est donné à cœur joie pour composer des décors psychédéliques hallucinés et des personnages joyeusement barrés, tels les adeptes de la Guérilla Symbolique qui vivent sous l’emprise Ron Digger et de divers psychotropes… Parmi la galerie de personnages Alejandro Jodorowsky s’invite en guest-star en prêtant ses traits à Ron Digger alors Kris lui-même fait une saisissante et très éphémère apparition au détour d’un flashback bref mais… percutant…
La couverture est une fois encore particulièrement réussie, évoquant les pochettes psychédéliques des vinyles des seventies…
Avec Guérilla Symbolique, quatrième opus d’Infinity 8, la Révolution culturelle et artistique s’invite à bord de cet étrange vaisseau dont la route est entravée par une gigantesque nécropole surgie de nulle part…
Les auteurs semblent une fois encore lâcher les bribes à leur imagination débridée pour tisser une aventure psychédélique pleine d’humour et rebondissements impromptues, le tout mis en image avec une redoutable efficacité par le talentueux mais trop rare Martin Trystram…
Le prochain reboot verra Lorenzo de Felici (le virtuose dessinateur de Drakka) et Davy Mourier (scénariste et dessinateur déjanté de La Petite Mort) embarquer aux côtés de Lewis Trondheim alors que l’Infinity 8 s’apprête à être envahi par une horde de zombis… Tout un programme!
(*) extrait d’un poème d’Aldous Huxley