Amorcée en 1998,
La Geste des Chevaliers Dragons est une série incontournable pour tout amateur de récits d’heroic-fantasy épiques et bien ficelés…
Tarek est une vile fripouille qui ne recule devant rien pour faire de l’argent… Il partage sa vie avec Orka, une guerrière au corps couvert de cicatrices qui prétend avoir été jadis membre de l’ordre des Chevaliers Dragon… Le doute n’est plus permis pour qui la voit combattre…
Alors qu’ils rentrent à l’auberge après une fructueuse transaction, l’attitude interlope de l’aubergiste fait craindre à Tarek un guet-apens… Son instinct ne l’a pas trahi… Les deux associés défendent chèrement leur vie mais Orka est fauché par un carreau d’arbalète et meurt dans les bras de son associé qui ne doit sa survie qu’à sa fuite et à l’hospitalité d’un de ses amis pirate…
S’il ignore pour l’heure qui a voulu les tuer, il compte bien lui faire payer chèrement le meurtre de celle qui partageait son existence depuis dix longues années… Pour l’assister dans sa juste vengeance, il achète aux marché aux esclaves une jeune guerrière elle-même membre d e l’ordre en lui arrachant la promesse de l’aider une année durant…
Si chaque tome étoffe un peu plus l’univers foisonnant esquissé par Ange, chaque album est doté d’une coloration qui lui est propre. Ici pas de combats épiques contre de terrifiants dragons, pas de sombres complots politiques, de trahisons retentissantes, d’introspections ou de croyances anciennes… Mais une belle histoire d’amitié un brin contre nature entre un magouilleur et un membre déchu de l’Ordre des Chevaliers Dragons…
Une fois encore, Ange a su construire une intrigue solide en s’appuyant sur des personnages forts et profondément humains. La colère de Tarek va laisser place à une froide détermination, à une vengeance à la Monte Cristo où Tarek, mobilisant ses nombreux contacts, va appuyer là où ça fait mal pour affaiblir son adversaire et saper peu à peu la puissance du commanditaire du meurtre d’Orka avant de lui porter l’estocade…
Stéphane Collignon, le dessinateur de l’excellent
Démon d’Armoises et qui fit ses premières armes dans le neuvième art en compagnie de Marcela Froideval avec
Lex signe pour cette seconde intrusion dans l’univers de la Geste des Chevaliers Dragon (il avait participé au collectif
La Faucheuse d'Ishtar, vingt-et-unième tome de la série) un album parfaitement maîtrisé. Son trait précis immerge le lecteur au cœur de la cosmopolite Haxinandrie, port fourmillant de vie et de dangers, alors que costumes et architectures confèrent une note d’exotisme appréciable à l’ensemble.
Série au long-cour, la Geste des Chevaliers Dragons tisse au fil des tomes une formidable saga mettant en scène des guerrière d’un ordre mythique, seul à même de lutter contre les dragons qui engendrent le veill qui corrompt toute forme de vie…
Les Nuits d'Haxinandrie délaisse complots politiques et combats épiques pour une intrigue plus urbaine faisant la part belle à la vengeance… Ange, talentueux scénariste bicéphale, signe avec ce vingt-quatrième tome de la série un récit efficace qui s’appuie sur des personnages forts et profondément humains et le dessin impeccable de Stéphane Collignon…
Un album qui ravira les amateurs d’excellents récit d’heroic-fantasy…
(*) désolé, je n’ai pas pu résister